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Nadia Naji (Groen) : “Je ne fais pas partie des électeurs ‘classiques’ de Groen”
31·05·23

Nadia Naji (Groen) : “Je ne fais pas partie des électeurs ‘classiques’ de Groen”

Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, DaarDaar part à la rencontre des présidents de partis flamands. Qui se cache derrière l’homme ou la femme politique ? Comment sont-ils arrivés en politique ? Comment voient-ils l’avenir du pays ?

Après Sammy Madhi la semaine dernière, nous poursuivons notre série de portraits avec Nadia Naji, co-présidente de Groen depuis le 11 juin 2022. Au programme: une biographie publiée le lundi, ainsi qu’une interview inédite diffusée le mercredi.

[Projet réalisé avec le soutien du Fonds pour le journalisme]

 

Temps de lecture : 10 minutes
Aubry Touriel
Auteur

Nadia Naji ne correspond pas vraiment aux clichés de l’électeur Groen. Abonnée à The Economist, elle ne roule pas en bakfiets et ne se considère pas du tout comme une bobo. Seule (co-)présidente de parti en Flandre, elle aimerait que davantage de femmes s’investissent en politique pour montrer l’exemple. 

Son rêve ? Que tout le monde ait le droit d’être heureux. Son premier acte politique ? Devenir végétarienne. Dans cet entretien, Nadia Naji, la co-présidente de Groen, revient notamment sur la normalisation du discours d’extrême droite dans les médias. Elle ne comprend pas non plus pourquoi certains partis sont contre la venue de migrants qui aspirent au bonheur ou à de meilleures opportunités pour eux et leurs enfants.

Parlait-on politique à la maison ?

Oui, on parlait beaucoup politique. Les plus gros débats politiques que j’ai eus, c’était à table à la maison. Gagner un débat avec mon père, c’est le plus difficile. La famille, ce sont des personnes qui t’ont inculqué leurs valeurs. Avoir une autre opinion et la défendre, ce n’est pas facile. Je ne pouvais pas accepter que mes parents aient une autre opinion sur des thèmes qui sont vraiment importants pour moi.

Le soir, on mangeait devant les différents JT: RTL, RTBF, TF1… Ça commençait à 19 heures pour se terminer à 22 heures, on les regardait tous. On débattait de chaque sujet avec intensité, sans aucun tabou.

Et en dehors de la maison ?

À l’extérieur, on ne parle pas trop politique, ce n’est pas notre place dans la société. On ne va pas trop se battre, on fait juste ce qu’il faut, on va travailler, on rentre et quand on rentre, on mène les débats, mais c’est tout. Enfin, c’est ce que mes parents m’ont toujours appris : à l’extérieur, on va à l’école, on a de bons points, on travaille deux fois plus dur que les autres pour être premier de classe. Je pense que c’est lié à leur vision : ils pensent qu’on ne fait pas tout à fait partie de la société, et qu’on n’a donc pas le droit de se battre pour nos opinions. 

Personnellement, j’ai toujours eu cette envie de débattre et de me battre pour mes opinions, parce que c’est ce que je faisais à la maison. Je trouvais aussi normal de le faire à l’extérieur. Je n’écoutais pas mes parents sur ce point: j’ai toujours participé à chaque débat possible à l’école, que ce soit au cours de religion ou d’histoire.

Qui est Nadia Naji, la co-présidente de Groen qui ne voulait pas juste « rester une bougnoule »?

Votre expérience professionnelle au Delhaize vous a marquée…

Ce n’était pas qu’un job étudiant. À un moment, j’étais employée à mi-temps pendant mes études. C’est un métier qui a eu un grand impact sur qui je suis aujourd’hui. Les collègues que j’ai connus à ce moment-là ont eu une forte influence sur ma vision de la société aussi.

En sept ans, tu as l’opportunité de tisser des liens avec les clients. Par exemple, un homme un peu plus âgé venait faire ses courses pour sa femme malade qui restait à la maison. Il prenait tout sur lui, vraiment tout. Il avait toujours mal au dos quand il venait parce qu’il devait la laver. Le Delhaize, c’était son moment de détente. Il m’expliquait ce qui se passait chez lui. Ça m’a vraiment ouvert les yeux sur les problèmes en matière de soins de santé dans la société. J’ai vu des enfants de mes collègues grandir à l’école, leur parcours social et scolaire aussi. J’ai aussi vu des gens qui n’arrivaient pas à payer un pain.

Le végétarisme était votre premier acte politique, faut-il l’imposer ?

Je ne vais pas juger les gens jusqu’à dans leur assiette. Ça doit être envisagé de manière beaucoup plus structurelle. On doit montrer les alternatives. Si tous les Belges étaient par exemple flexitariens, on mangerait moins de viande. Ce serait vraiment une très bonne étape. Mon but n’est pas de retirer chaque steak de chaque assiette, mais ce serait vraiment bien si tout le monde mangeait un peu moins de viande.

“Mon but n’est pas de retirer chaque steak de chaque assiette, mais ce serait vraiment bien si tout le monde mangeait un peu moins de viande.”

Aujourd’hui, quand je regarde mon entourage, je vois que bon nombre d‘entre eux ont diminué leur consommation de viande à la suite de campagnes de sensibilisation les années précédentes. Et je pense que de nombreuses personnes le font déjà sans qu’on les y oblige. On ne doit pas leur retirer leur morceau de viande.

Si vous aviez 24 heures de libre, que feriez-vous ?

Je pense que je me trouverais à un endroit en plein soleil et que je me coucherais dans le gazon pendant 24 heures sans que le soleil ne se couche. 

Quel est votre plus grand regret ?

Je ne suis pas du genre à regretter. Pour chaque décision, même si ce n’est pas la bonne, j’en tire les conséquences. Ça ne sert à rien de se casser la tête à se demander pourquoi est-ce que j’ai décidé ceci ou cela ?

Les plus grandes décisions que je prends dans la vie se font assez rapidement. Par exemple, j’ai acheté un appartement avec mon copain il y a quelques années. On a visité un seul appartement et on l’a acheté. On l’a pris directement parce qu’on le sentait et je n’ai pas regretté une seule seconde.

Que faites-vous très bien ?

Je cuisine très bien et j’utilise très bien les épices [rires]

Dans quel domaine êtes-vous moins douée ?

Il y en a beaucoup. Je suis très ordonnée dans mon travail. Par exemple, pour moi, Excel n’a aucun secret. Alors que je suis vraiment très structurée au travail, dans ma vie personnelle, c’est totalement le contraire. J’ai perdu mes clés pendant trois mois. Je viens d’en récupérer des nouvelles il y a deux semaines et là je me demande toujours où elles sont

Comment faites-vous pour rentrer chez vous alors ?

Je sonne ! [rires] J’ai déjà dû aller travailler dans le café au coin de chez moi parce que je ne pouvais pas rentrer. Ils me connaissent bien.

Faut-il être francophone pour diriger un parti flamand ?

Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

Je trouve l’ambiance dans le métro toujours très sympa. Le métro, c’est Bruxelles. On y voit tout et tout le monde. J’adore cette « vibe » et ça me donne vraiment de l’énergie.

Qu’est-ce qui vous manque ?

La réponse facile, c’est avoir du temps parce que j’aimerais faire beaucoup plus que ce que je ne fais aujourd’hui. Pour l’instant, le travail, c’est ma vie. J’aimerais avoir plus de temps pour sortir un peu de cette bulle. J’aimerais aller à l’étranger et découvrir de nouvelles cultures, par exemple.

À la COP en Égypte, une jeune fille congolaise de 17 ans m’expliquait par exemple les effets de la crise climatique sur sa vie. Elle m’a vraiment éblouie. Elle m’a dit : « Toi, tu as eu l’opportunité de grandir, d’étudier, d’être qui tu es aujourd’hui. Moi, la crise climatique me prend cette opportunité. La crise climatique ne me laisse pas faire ce que toi tu as pu faire. »

À 17 ans, venir me dire ça, je trouve ça très fort. Ça te donne quand même une claque et te repose la question du sens de tes actes. Tu te rends compte que, dans le monde entier, il y a vraiment plein de soucis qu’on doit encore régler.

« Je rêve d’une société beaucoup plus juste, où tout le monde a le droit d’être heureux. »

Quel est votre rêve ?

Aujourd’hui, on n’a pas tous le droit d’être heureux. Je rêve d’une société beaucoup plus juste, où tout le monde a le droit d’être heureux. En matière d’asile, certains disent que d’autres n’ont pas le droit de chercher la joie dans la vie. En néerlandais, il y a le terme « gelukzoekers ». [les chercheurs de bonheur, ndlr]. Ce terme péjoratif définit des gens qui quittent leur pays pour des raisons économiques, par exemple.

Je ne comprends pas pourquoi on est contre le fait que des personnes aspirent au bonheur ou à de meilleures opportunités pour eux et leurs enfants. C’est naturel, c’est normal. Mon rêve serait que tout le monde puisse avoir cette chance.  

Citez une personne qui vous inspire

Il y en a beaucoup. Pour rester en politique, je dirais Alexandria Ocasio-Cortez. Je la trouve très inspirante dans la façon dont elle fait de la politique : elle est très tenace dans ses propos. Elle est très claire, on sait ce qu’elle veut. Mais il n’y a pas qu’elle qui m’inspire : toutes les femmes qui se battent pour se retrouver dans des positions où elles ne sont pas attendues. Il n’y a pas qu’en politique que les femmes n’ont pas toujours été bien représentées. De nombreuses femmes se sont battues pour avoir leur place et surtout créer de la place pour d’autres femmes par après.

Quels sont les aprioris que les gens ont sur vous ?

J’étais à un événement de networking récemment. On y parlait de nos abonnements à des magazines de presse. Quand j’ai dit à quelqu’un que j’étais abonnée à The Economist, il ne me croyait pas, il a répondu : « Ah, c’est bizarre, je ne m’y attendais pas. » Il ne savait pas vraiment expliquer pourquoi…

« Quand j’ai dit à quelqu’un que j’étais abonnée à The Economist, il ne me croyait pas, il a répondu : « Ah, c’est bizarre, je ne m’y attendais pas. » »

Je trouvais ça très bizarre parce que j’aime suivre l’actualité économique. C’est vraiment pertinent. Je ne savais pas que les gens me regardaient de cette manière. Juste pour dire, mais j’ai eu 20 sur 20 à mon examen d’économie.

Un autre apriori serait qu’en tant que co-présidente, vous vous occuperiez davantage de thèmes « soft »

Je suis la seule femme co-présidente du côté flamand. En Belgique francophone, il y a Rajae Maouane aussi, mais c’est tout. En étant co-présidente avec un homme, il y a cette image selon laquelle j’aurais tous les thèmes un peu plus soft. Je m’intéresserais par exemple à des thèmes en lien avec l’égalité des chances, mais pas à la fiscalité.

Ayant une peau colorée, je m’intéresserais à la migration et à tout ce qui est « un peu gentil ». Je souris en plus, donc ça aide. Certains pensent que les thèmes un peu plus durs pour lesquels on se bat au gouvernement ne m’intéressent pas ou que je ne m’y connais pas, mais ce n’est vraiment pas le cas.

À quoi ressemblaient vos premières heures en tant que présidente de Groen ?

J‘ai été élue un samedi soir. Je ne me souviens pas de grand-chose de cette soirée. Le lendemain, c’était mon premier jour officiel et j’avais une interview à la VRT dans l’émission De Zevende Dag. C’était une interview assez marquante. Le présentateur m’a demandé si je trouvais normal qu’il y ait autant de personnes qui viennent « envahir » Molenbeek, parce qu’il n’y a plus assez de Belgo-Belges à Molenbeek. J’avais mal à la tête, je n’avais pas beaucoup dormi et c’était la première question qu’on me lançait.

Quel a été votre sentiment à ce moment-là?

Je ne trouve pas ça normal de me poser une question pareille. Ce n’est pas une question qu’un journaliste pose de façon neutre, ce n’est pas une question neutre. Enfin, j’ai renvoyé la question au journaliste : je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par « envahir », c’était ma réponse.

Est-ce que ça reflète un peu une évolution de la société?

Oui. Le journaliste s’est excusé directement après, mais je pense qu’il ne s’est pas rendu compte sur le moment même de l’ampleur de la question qu’il me posait. Il a voulu me dire que certains partis dans la société pensaient de cette manière. Mais, en me posant cette question de cette façon-là, il a montré qu’en fait c’est devenu normal de poser de telles questions. Il y avait énormément d’autres questions à poser à ce moment-là. 

Vous êtes la seule femme présidente en Flandre. Qu’est-ce que ça vous fait?

J‘aimerais qu’il y en ait d’autres. Je veux qu’aujourd’hui, d’autres filles regardent la télé, et le JT, comme moi avant, et qu’elles se disent qu’il y a des femmes en politique et que c’est fait pour elles aussi. J‘aimerais bien qu’il y ait encore davantage de femmes en politique et surtout au niveau des présidences de parti.

Le rôle de président de parti est-il  l’un des plus puissants ?

Ce n’est pas qu’une question de pouvoir, mais aussi de responsabilité. J’ai été élue par nos membres pour représenter les idées de Groen, pour représenter nos principes et pour représenter Groen dans la société et dans la politique. C’est ce que je fais.

D’un autre côté, Groen,en tant que parti, a envie de faire bouger les choses et de changer la société. Je le fais par tous les moyens possibles, mais c’est une très grande responsabilité quand on voit la situation aujourd’hui : la crise climatique, la crise d’injustice dans la société, la crise en Ukraine… On est à un moment dans la société où il existe vraiment de gros défis et c’est une grande responsabilité de faire partie des solutions à des problèmes aussi grands et aussi systémiques.

Au niveau belge, ce sont aussi les présidents de partis qui choisissent in fine qui sera  au gouvernement.

Chez nous, ce ne sont pas les présidents de partis qui choisissent les ministres. Mais les membres. C’est la raison pour laquelle ça a pris un peu plus de temps chez Groen pour désigner nos ministres la dernière fois. J’ai donc un peu moins de pouvoir que d’autres présidents de parti.

Quelles sont vos trois priorités pour les élections de 2024 ?

L‘enjeu climatique reste pour nous clairement notre grande priorité. La justice sociale est aussi cruciale. Les deux vont de pair. Et ensuite, je dirais les soins pour la société. Par soins pour la société, je veux dire les soins médicaux, mais aussi l’enseignement. Aujourd’hui, on a vraiment un gros problème dans l’enseignement : il n’y a pas assez de professeurs.

C’est très basique comme problème, mais il n’y a actuellement aucun plan pour avoir plus d’enseignants. C’est incompréhensible. L’enseignement est la base de la société. Si on n’a pas un bon enseignement aujourd’hui, on joue avec le futur de toute une génération. On joue avec l’avenir de la Belgique. Ce sont les jeunes qui devront résoudre le problème climatique parce qu’aujourd’hui on n’en fait pas assez. On reporte le problème aux générations suivantes sans leur donner toutes les armes pour se battre.

Les jeunes Groen rappelés à l’ordre pour un tweet visant « les hommes blancs »

Qu’est-ce qui va distinguer Groen des autres partis ?

Le fait qu’on rassemble à la fois justice sociale et justice climatique. Aucun parti ne rassemble ces deux éléments comme nous. Il y a 20 ans, à part Groen et Écolo, aucun parti ne s’intéressait à la question climatique. Aujourd’hui, tout le monde l’a intégré, mais un peu par obligation. C’est comme toutes les entreprises qui rajoutent une petite page web pour expliquer tout ce qu’ils font pour le climat.

C’est devenu une obligation de le faire : les gens savent aujourd’hui qu’il y a une crise climatique. C’est le cœur de ce qu’on fait depuis toujours : on s’est toujours battu pour ça et on est les seuls à avoir un plan. Comment est-ce qu’on va combattre cette crise climatique ? Il faut opter pour un maximum pour une transition énergétique. Notre vision va beaucoup plus loin, c’est ce qui nous distingue vraiment d’autres partis.

Quel pourcentage espérez-vous atteindre ?

On espère avoir 100 % d’énergies renouvelables, on espère s’attaquer à 100 % à la pauvreté dans la société. Pour moi ces points sont essentiels. Quels seront les résultats pour la société ? C’est ça le plus important. Et c’est la raison pour laquelle on a besoin d’un groupe d’électeurs le plus grand possible.

Quels sont les stéréotypes sur les électeurs de Groen?

Les gens ont un peu cette idée de bobos qui passent leur temps à rouler en bakfiets, vélo-cargo. J’ai essayé une fois, je n’arrive pas à rouler, je ne sais pas comment les gens font. Oui, je roule à vélo, mais sans batterie électrique.

« Les gens ont un peu cette idée de bobos qui passent leur temps à rouler en bakfiets. J’ai essayé une fois, je n’arrive pas à rouler. »

Non, les électeurs de Groen ne sont pas tous des bobos. Je ne me suis jamais considérée comme une bobo d’ailleurs. Je ne fais pas partie des électeurs « classiques » de Groen.

Quel est l’enjeu des prochaines élections, selon vous ?

On le dit au sujet de chaque élection, mais elles sont très importantes. Du côté flamand, l’extrême droite est aujourd’hui très grande dans les sondages. On doit vraiment combattre cette extrême droite avec une alternative. Les gens qui veulent voter extrême droite ont des problèmes qui sont en soi légitimes et on doit adresser ces problèmes et leur donner une alternative à l’extrême droite.

Pour nous, c’est vraiment un enjeu crucial pour les élections à venir. C’est aussi crucial pour la Belgique tout court. On va droit vers une situation de blocage si l’extrême droite devient encore plus grande que ce qu’elle n’est aujourd’hui.


Ne ratez aucun épisode de cette série:

Sammy Mahdi (CD&V): semaine du 22 mai

Nadia Naji (Groen): semaine du 29 mai

Egbert Lachaert (Open Vld): semaine du 5 juin

Raoul Hedebouw (PTB/PVDA): semaine du 12 juin

Tom Van Grieken (Vlaams Belang): semaine du 19 juin

Conner Rousseau (Vooruit): semaine du 26 juin

Bart De Wever* (N-VA): semaine du 3 juillet

* Bart De Wever a refusé de participer à notre série d’interviews, mais une biographie et un article bonus paraîtront aussi sur le président de la N-VA.

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