Le président de Vooruit, Conner Rousseau, s’en est pris ce dimanche, lors de la réception de Nouvel An de son parti, au gouvernement flamand et à la N-VA. Pourtant, cela fait un bon moment que les deux partis se font du pied en vue des élections de 2024. Rien ne permet cependant d’affirmer que les choses ont changé.
Savez-vous ce qu’est une bromance ? Ce mot mielleux, semblant sortir tout droit d’un feuilleton à l’eau de rose, désigne cette tendance à se rapprocher, à se sonder, l’air de rien, sans s’accorder clairement sur l’issue de la relation. Mais non sans intérêt mutuel cependant.
En politique, c’est monnaie courante. C’est un secret de polichinelle : la N-VA et Vooruit ne seraient pas opposés à l’idée de convoler en justes noces après les élections de 2024. Et si possible, tant au fédéral qu’au régional. Et si les résultats des suffrages l’autorisent, bien entendu. Car tout le monde sait que c’est l’électeur qui a le dernier mot.
Élections 2024 : N-VA et Vooruit se font la cour et l’assument
Si Conner Rousseau s’en est pris chez lui, à Sint-Niklaas, au gouvernement flamand, un exécutif mené par la N-VA et dont les socialistes ne font pas partie, l’intérêt mutuel que se portent les deux partis n’en demeure pas moins intact. En effet, il serait simplement bizarre que le socialiste Rousseau se mette à applaudir les prestations des nationalistes au niveau flamand.
Ce qui est plus éloquent, c’est que le président de Vooruit, à cette même réception, revendique le portefeuille de l’enseignement. Probablement s’estime-t-il plus apte à gérer l’enseignement que le ministre actuel, Ben Weyts (N-VA). Ce faisant, il met en évidence la volonté de son parti, tout en démontrant que les obstacles sont nombreux. Puis, ce n’est pas pour rien qu’il parle de l’enseignement, car il s’agit d’un ministère que les socialistes ont de tout temps convoité. Ce serait en effet un beau trophée pour l’ex-sp.a.
« Alors que la N-VA aura fort à faire pour se débarrasser du très populaire Vlaams Belang sur sa droite, Vooruit doit surtout regarder à sa gauche. »
Bien que de l’eau doive encore couler sous les ponts avant les prochaines élections, socialistes et nationalistes sont en train de se protéger sur les flancs. Alors que la N-VA aura fort à faire pour se débarrasser du très populaire Vlaams Belang sur sa droite, Vooruit doit surtout regarder à sa gauche.
Car chaque voix pour Groen, et peut-être surtout pour le PVDA, représentera une voix de moins pour les socialistes. Du côté d’Anvers, un scénario similaire est en train de se préparer : N-VA et Vooruit se verraient bien diriger la ville ensemble après 2024. Quitte à embarquer un petit parti dans le navire. Mais de préférence pas.
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