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Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…
24·11·23

Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA (ERIC LALMAND)

Aux Pays-Bas, le résultat de l’élection législative devait être serré ; finalement, il ne l’a pas été autant que prévu. Les sondages menés à la sortie des bureaux de vote ne laissent planer aucun doute : Geert Wilders et son PVV, parti d’extrême droite, sortent largement vainqueurs. Pour l’avenir de la Flandre, il y a là de nombreuses leçons à tirer. Mais la plus importante de ces leçons est encore à venir.

Oubliez donc le fantasme des partis traditionnels persuadés que l’abolition du vote obligatoire va freiner la progression des partis radicaux. Oubliez le rêve éphémère selon lequel ces partis perdaient des plumes en Europe. Oubliez l’idée qu’ils finiront bien par disparaître un jour. Lors de scrutins précédents, le PVV a connu des sommets, c’est vrai, mais aussi des creux profonds. Sa trajectoire est presque comparable à celle du Vlaams Belang. C’est quasiment miraculeux comme les partis radicaux parviennent à encaisser de véritables coups de massue pour finalement se relever malgré tout. Tout cela, parce que la cohorte des électeurs frustrés ne cesse de croître — chose qui, aux Pays-Bas, s’explique sans doute, entre autres facteurs, par l’obstination de l’ancien Premier ministre libéral Mark Rutte à bricoler continuellement des coalitions pour rester au pouvoir. Les plus jeunes des électeurs qui sont allés voter hier n’ont jamais connu d’autre Premier ministre que lui. Ce genre de situation finit par corroder la démocratie au profit de tous les partis extrêmes.

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Par ailleurs, aux Pays-Bas, le monde politique est bien plus explosif que chez nous. Il se compose d’un bien plus grand nombre de partis dissidents, et connaît aussi un phénomène typiquement néerlandais : des partis qui, soudain devenus les plus importants, s’effondrent au scrutin suivant. Aujourd’hui, il semble bien que toutes ces « anti-forces » politiques se soient abritées dans la forteresse PVV, dans une réaction générale de dépit.

« Les plus jeunes des électeurs qui sont allés voter hier n’ont jamais connu d’autre Premier ministre que Mark Rutte. »

Cela en dit long sur ce qui se prépare en Flandre. Le parti de Geert Wilders n’était même pas en tête des sondages. Il est vrai que les électeurs de partis extrémistes hésitent généralement à annoncer la couleur tant qu’ils n’ont pas tiré les rideaux de l’isoloir. Ils sont bien souvent difficiles à atteindre. Cette position en tête des sondages, voilà longtemps que le Vlaams Belang l’occupe de manière pratiquement incontestée, porté par un pourcentage d’électeurs même supérieur à celui que les sondages semblent prêter au PVV.

D’où cette question : quelle est la prochaine étape ? Aux Pays-Bas, la tentation sera grande de pousser le PVV aux affaires. Il faut rappeler qu’à une époque, le PVV, ayant apporté son soutien à un gouvernement minoritaire depuis les bancs de l’opposition, s’en était amèrement mordu les doigts. Mais voilà : dans l’état actuel des choses, aux Pays-Bas, toute coalition autour du PVV semble impossible. Sauf à opter pour un nouveau bricolage réunissant des partis de tous bords, il semble que ce puzzle n’ait pas de solution. Et c’est là que réside la principale différence avec la Flandre, où pour éviter de tels bricolages, la création d’un bloc avec le Vlaams Belang est probablement possible. Le résultat du scrutin que viennent de vivre les Pays-Bas ne peut que donner plus de force aux voix qui, au sein de la N-VA, s’élèvent pour franchir malgré tout le Rubicon.

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