La théorie du « grand remplacement » fait son grand retour dans le discours du Vlaams Belang. La semaine écoulée l’a en effet clairement démontré.
Le terme « omvolking » n’avait jamais vraiment disparu du vocabulaire du Belang, mais il restait assez peu utilisé, excepté par Filip Dewinter. « Omvolking » peut être littéralement traduit par « repeuplement », même si dans le lexique de l’extrême droite francophone, on préfère la notion de « grand remplacement » qui, on le rappelle, fait référence à un supposé remplacement progressif des Européens dits « de souche » par des immigrés non-européens venus principalement de pays musulmans.
La semaine dernière, lors d’un débat sur le pacte migratoire européen à Strasbourg, l’eurodéputé du Vlaams Belang, Tom Vandendriessche, a tenu à ce sujet un discours sans équivoque et sans complexe : « Le pacte migratoire européen ne s’attaque pas à la migration illégale », a déclaré Tom Vandendriessche. Et d’ajouter : « son véritable objectif est d’attirer encore plus de migrants (…) Un grand remplacement délibéré et organisé ».
La phrase a suscité l’indignation de plusieurs élus, dont la Néerlandaise Sophie in’t Veld qui a dénoncé l’usage d’une terminologie nazie, et qui a rappelé que le terme germanophone, « Umvolkung », était également celui utilisé par l’AFD et l’extrême droite allemande dans leur projet de déporter massivement des personnes d’origine étrangère. On notera que suite à ce discours, les services du Parlement européen ont ouvert une enquête pour voir si le député du Belang avait enfreint les règles, et si une sanction pouvait dès lors être envisagée.
Van Grieken en rajoute une couche
Cette menace de sanction n’a pas pour autant intimidé le président du Vlaams Belang, ni d’ailleurs d’autres élus du parti. Lors de la réception de Nouvel An du parti, qui se tenait quelques jours plus tard, Tom Van Grieken a délibérément choisi d’en rajouter une couche en utilisant à son tour le mot « omvolking ». Il s’adresse alors à ses électeurs et aux journalistes dans la salle : « il ne s’agit pas d’une théorie ou d’un complot obscure, mais bien de la dure réalité et du résultat de décennies d’immigration massive non-contrôlée… ».
Malgré l’image policée du parti d’extrême droite que son président s’est acharné à construire depuis plusieurs années, le Belang semble désormais prêt à se salir puisqu’il a, en parallèle, élaboré une parade.
La suite de la chronique de Joyce Azar sur le site auvio de la RTBF