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La campagne électorale touche déjà le fond sur la question de l’avortement
30·01·24

La campagne électorale touche déjà le fond sur la question de l’avortement

Bart Brinckman est journaliste politique pour le quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes
Bart Brinckman
Auteur⸱e
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Ce week-end, Melissa Depraetere a remporté le trophée de la campagne la plus déplacée. La présidente de Vooruit a en effet estimé, sur les réseaux sociaux, que son homologue du CD&V, Sammy Mahdi, « faisait obstacle aux avancées des droits des femmes ». Les socialistes flamands en ont rajouté une couche sur Instagram, en affirmant, notamment, que « l’extrême droite et les conservateurs veulent revenir au Moyen Âge ». En cause : un désaccord concernant la réforme de la loi sur l’avortement.

Cette campagne, en plus de repousser les limites du mauvais goût, est complètement stupide. Tout le dossier est suspendu à la figure de Freya Van den Bossche, qui emmène spécialement la liste à la Chambre afin de débloquer les dossiers éthiques. Mais si le mode opératoire employé est celui-là, c’est un échec total qui l’attend. Car les thématiques d’ordre idéologique exigent justement de l’empathie. Sans compter que Vooruit risque ainsi de se faire traîner dans la boue en raison de la personnalité de son ancien président, Conner Rousseau.

 

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Quoi qu’il en soit, le sujet est désormais sur le tapis, se défend-on du côté de Vooruit. À la télévision, Melissa Depraetere a fait preuve d’un manque total de compréhension face à Sammy Mahdi, qui – fait sans précédent –, l’a « suppliée » de retirer cette campagne jugée infamante pour son parti et lui-même. Quant à l’affirmation selon laquelle le Vlaams Belang manifesterait plus de sensibilité, elle était carrément hors sujet.

Au cours de la législature, la Vivaldi a laissé tous les dossiers éthiques en suspens : un cadre juridique régissant la gestation pour autrui, l’extension de la loi sur l’euthanasie aux personnes souffrant de démence et l’assouplissement de celle concernant l’interruption de grossesse. Les causes de cette désertion vont bien au-delà de la responsabilité des démocrates-chrétiens. Mais en ce qui concerne l’avortement, une proposition de loi concrète prend la poussière depuis des années. De fait, le CD&V a donc trahi sa parole.

Petits jeux politiciens : le double discours du CD&V

Un comité scientifique pluridisciplinaire et pluraliste a pourtant préparé le terrain. Mais les démocrates-chrétiens ne s’attendaient pas à ce que l’allongement du délai autorisé, de douze à dix-huit semaines, recueille l’unanimité. Le CD&V avait promis de se plier aux résultats, mais fait désormais tout le contraire. Plutôt fâcheux, pour un gouvernement qui était convenu de travailler sur la base du consensus.

Dans le cas des questions idéologiques, mieux vaut s’abstenir de conclure des accords politiques : la minorité doit se ranger derrière la majorité. Il reste toutefois plus judicieux de chercher à susciter l’adhésion du plus grand nombre plutôt que de mener des campagnes imbéciles caricaturant l’adversaire : laisser entendre que Sammy Mahdi et ses troupes souhaitent revenir au Moyen Âge est, en effet, au moins aussi amène qu’affirmer que Vooruit est aux prises avec un problème de racisme.

Au-delà des manœuvres électorales, voici les véritables défis qui attendent la Belgique…

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