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Harcèlement des élus en ligne : qui veut encore s’engager en politique ?
12·10·23

Harcèlement des élus en ligne : qui veut encore s’engager en politique ?

Arnout Gyssels est journaliste politique pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Mohamed Hassan de Pixabay

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Près d’un élu local sur trois, bourgmestre ou échevin, se fait régulièrement harceler en ligne. C’est ce qui ressort de notre sondage, mené auprès de 735 mandataires locaux. Et cela peut aller loin, jusqu’à des e-mails contenant des images de décapitation.

Rien n’est plus facile que de balancer des insultes à la figure de quelqu’un en ligne. Il n’y a ni témoin ni personne dans les parages pour rappeler à l’ordre les agresseurs. Et il n’est pas nécessaire d’être un as du numérique pour créer un compte anonyme ou une adresse e-mail fictive. Et vu que tout cela peut se faire bien à l’abri, depuis son propre salon, on ne visualise pas les répercussions des insultes ou des menaces.

Par contre, pour le destinataire des messages haineux, c’est une tout autre histoire. À Courtrai, l’échevin de la Mobilité Axel Weydts (Vooruit) s’est vu contraint de consulter un psychologue après avoir reçu sans arrêt des messages homophobes mentionnant des détails de sa vie privée. Sa collègue gantoise, Hafsa El-Bazioui (Groen), appelle ses harceleurs son « fan club ». Elle sait désormais très bien quels sont les e-mails qu’il vaut mieux ne pas ouvrir. « Sinon, on doit se farcir d’horribles vidéos d’agressions de femmes. »

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Certes, il peut arriver de s’énerver au sujet d’un plan de mobilité ou d’un refus de permis d’urbanisme, mais qu’est-ce qui anime ce genre de personnes à agir de la sorte ? C’est du cyberharcèlement, du stalking, de la persécution. Inutile de faire preuve d’une grande imagination pour se représenter ce qu’un ministre ou un président de parti peut recevoir comme messages. Aux Pays-Bas, Sigrid Kaag, figure de proue du parti social-libéral D66, a été ainsi chassée du monde politique à cause de messages haineux et de menaces.

Nous sommes très exigeants envers nos politiques, et c’est une bonne chose. Par la nature même de leur fonction, ils se doivent d’être exemplaires. Ils sont bien payés, avec l’argent du contribuable, pour gérer le pays, une région ou une commune. Mais leur carrière demande aussi un énorme engagement. Il est de plus en plus difficile de trouver des candidats prêts à faire de si grands sacrifices. Car sans ces sacrifices, les chevaliers du clavier qui laissent exploser leur propre frustration en ligne auront vite fait de les chasser.

Et après ça, ces mêmes frustrés viendront se plaindre du manque de bons politiques.

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