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A peine lancé, le #MeToo politique belge révèle déjà des divisions
30·11·22

A peine lancé, le #MeToo politique belge révèle déjà des divisions

120 femmes politiques ont cosigné une lettre ouverte publiée dans le quotidien De Standaard dans laquelle elles dénoncent le harcèlement en politique.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Mihai Surdu on Unsplash

Auteure
Virginie Dupont
Traductrice Virginie Dupont

À la suite de la dénonciation de comportements déviants au sein du monde politique par plus de 120 élues et collaboratrices, la demande de la création d’un organe pour protéger les victimes de violences sexuelles révèle déjà des divisions. La gent féminine de la N-VA a à peine été sollicitée, tandis que le cordon sanitaire est appliqué à l’égard des femmes du Vlaams Belang.

La lettre ouverte cosignée par plus de 120 femmes est la première étape d’un mouvement #MeTooPolitique belge. La deuxième devrait être la création d’un organe indépendant auquel tout le monde – y compris les collaboratrices politiques – pourra s’adresser.

Seul bémol : tout le monde n’a pas été sollicité pour signer cette carte blanche. Les femmes de la N-VA, à l’exception de la députée bruxelloise Cieltje Van Achter, n’ont guère été impliquées, et le Vlaams Belang n’a absolument pas été concerté. « La cause des femmes est trop souvent réduite à une interprétation de gauche du féminisme. Les doléances des femmes du mauvais parti sont manifestement moins prises au sérieux », écrit la députée européenne Assita Kanko (N-VA) dans une opinion publiée dans ce journal.

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« Si un organe est mis en place, il devra venir en aide à toutes les victimes » 

C’est que la lettre partait de Bruxelles, fief de l’échevine schaerbeekoise Sihame Haddioui (Ecolo), où le cordon sanitaire est appliqué de manière plus stricte, explique Els Rochette, députée bruxelloise (one.brussels-Vooruit). On s’attendait également à ce que des membres du parti comme Cieltje Van Achter transmettent la demande à d’autres de la N-VA. « Si un organe est mis en place, il devra venir en aide à toutes les victimes », affirme Els Rochette.

Un point de contact, oui mais où ?

Le futur emplacement d’un point de contact joue également un rôle. La ministre flamande de la Justice, Zuhal Demir (N-VA), qui n’a pas non plus été contactée, avait déjà réclamé la mise en place d’un tel organe à la suite de l’affaire de viol d’une étudiante de la KU Leuven. Les plaintes peuvent porter sur « des comportements déviants dans les milieux de l’enseignement, de la culture, du sport et de la politique », a-t-elle précisé. Avec le ministre Bart Somers (Open VLD), elle espère que le point de contact pourra être hébergé dans le nouvel Institut flamand des droits de l’homme avant l’été. « Les organes de soutien qui existent aujourd’hui sont méconnus et trop fragmentés », entend-on au cabinet de Bart Somers.

En revanche, la coprésidente de Groen, Nadia Naji, qui a cosigné la lettre ouverte, préfère que le point de contact soit logé au sein de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, une institution fédérale.

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Aux abonnées absentes de la liste des signataires : des femmes notables du MR. Il semblerait que le président du parti, Georges-Louis Bouchez, leur ait interdit de le faire. Une rumeur que l’intéressé a qualifiée de « mensonge ».

Une histoire racontée par l’une des initiatrices, la députée européenne bruxelloise Lotte Stoops (Groen), souligne l’importance de cet organe. Lorsqu’une jeune collègue a pris l’ascenseur lors de sa première semaine de travail et en est descendue prématurément, un homme politique a parlé d’un « coït interrompu ». « Quand je l’ai croisée, elle était livide », se souvient Lotte Stoops. La jeune génération féminine se lance davantage dans la politique, mais elle la quitte aussi plus tôt, ajoute-t-elle. « Nous ne devons pas laisser partir ces jeunes femmes parce qu’elles sont dégoûtées par une politique à l’ancienne. »

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