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Vers un retour du Royaume-Uni des Pays-Bas ? Ce serait la 15e puissance économique mondiale
01·12·22

Vers un retour du Royaume-Uni des Pays-Bas ? Ce serait la 15e puissance économique mondiale

Jan Ritzen est analyste en banque d’investissement chez Van Lanschot Kempen et vit à Amsterdam.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

NICOLAS MAETERLINCK (BELGA)

L’argent a le don de délier les langues. Voilà un cliché non dénué d’un fond de vérité : les Néerlandais sont tout de suite captivés par ce qui touche de près ou de loin à leur portefeuille.

J’ai grandi à Anvers et, après avoir vagabondé en Suisse et à Paris, je vis maintenant à Amsterdam depuis plus de trois ans. Ces derniers temps, lorsque je me présente et que mon accent flamand trahit mes origines belges, on me demande souvent si la Flandre ne voudrait pas (à nouveau) rejoindre les Pays-Bas. Un Néerlandais un tant soit peu averti est au courant des dysfonctionnements croissants de notre gouvernement fédéral et des velléités séparatistes du nord de notre pays. Il a notamment en mémoire les interminables et pénibles négociations dans le cadre de la formation du gouvernement, même si ce processus a également duré 299 jours aux Pays-Bas après les dernières élections.

« Pourquoi un Belge enlève-t-il ses lunettes lors d’un contrôle d’alcoolémie ? Parce que cela fait deux verres de moins« , m’a récemment lancé un collègue néerlandais, taquin, avant une réunion. Bien que de nombreux Néerlandais considèrent encore le Belge comme un bon à rien, un simplet damné de l’Histoire, ils s’accordent sur un point : ensemble, les Plats Pays pourraient gagner des gros sous. Mauvaises blagues à part. Lever la frontière de 1839 – année de la reconnaissance du royaume de Belgique – « rapporterait des guldens », explique un jeune Néerlandais en engloutissant une bitterbal lors d’un apéro urbain, un vendredi après-midi.

« Néerlandais », « flamand », « hollandais »: quelles différences?

Il faut dire que l’argent a le don de délier les langues. Voilà un cliché non dénué d’un fond de vérité : les Néerlandais sont tout de suite captivés par tout ce qui touche de près ou de loin à leur portefeuille. Et ils se rendent bien compte que, par les temps qui courent, trouver de nouvelles sources de croissance économique s’avère de plus en plus compliqué.

L’idée d’un mariage entre la Flandre et les Pays-Bas n’est plus vraiment en vogue. Pourtant, le président de la N-VA, Bart De Wever, plaide régulièrement en faveur d’une réunification. Louis Tobback, le coryphée socialiste, ne cache pas ses convictions orangistes. La création de la Belgique, selon lui, relève de la « stupidité ».

« Avec un produit intérieur brut cumulé dépassant les 1 300 milliards d’euros, les Pays-Bas et la Flandre constitueraient la quinzième puissance économique mondiale. »

À cet apéro organisé dans les rues d’Amsterdam, on discute des arguments en faveur d’une fusion en toute décontraction, toujours sous l’angle des affaires. Ensemble, les Pays-Bas et la Flandre représentent un marché d’environ 25 millions d’habitants. Avec un produit intérieur brut cumulé dépassant les 1 300 milliards d’euros, ils constitueraient la quinzième puissance économique mondiale. Les ports d’Anvers et de Rotterdam pourraient fusionner pour devenir la principale porte d’entrée économique du nord-ouest de l’Europe, au lieu de se faire concurrence. En cette époque de guerre des talents, un marché du travail unifié serait le bienvenu. La police et la justice pourraient joindre leurs forces afin de lutter contre la narco-criminalité au-delà des frontières nationales actuelles. Et la liste des hypothétiques avantages est encore longue.

La réunification apparaît peut-être comme un retour en arrière, mais il n’empêche qu’une telle démarche pourrait pérenniser et accroître notre prospérité. Qui pourrait s’y opposer ? Que je sache, les Belges ne seraient pas forcés de commander des croquettes à l’automate, ni de s’enfiler des harengs, ni de porter une chemise orange. Mais sans doute ne suis-je pas assez neutre. À trop fréquenter le chien, on finit par attraper ses puces.

L’anglicisation de l’enseignement supérieur aux Pays-Bas

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