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Caroline Gennez devient ministre: elle a le profil idéal mais sera-t-elle à la hauteur?
20·12·22

Caroline Gennez devient ministre: elle a le profil idéal mais sera-t-elle à la hauteur?

Kris Vanmarsenille est la rédactrice en chef du quotidien Gazet van Antwerpen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

NICOLAS MAETERLINCK (BELGA)

Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Elle est de retour. « She is back, guys. » Le président de Vooruit, Conner Rousseau, aurait pu annoncer la nomination de Caroline Gennez au poste de ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes de la même façon que le retour de Frank Vandenbroucke en 2020. Encore une fois, le benjamin des présidents de parti porte son choix sur une personnalité expérimentée.

La comparaison vaut ce qu’elle vaut : Vandenbroucke s’était déjà retiré de la politique lorsqu’il a été repêché par Rousseau, tandis que Gennez était toujours membre du Parlement flamand. Elle a pourtant eu, tout au long de sa carrière, de nombreuses raisons de renoncer.

Elle a tout d’abord été détachée à Malines, pour y représenter le parti, par le président du sp.a de l’époque, Steve Stevaert. Nombre de jeunes responsables politiques s’y seraient cassé les dents. Pas elle. Lorsque le sp.a s’est pris une raclée aux élections de 2007, Johan Vande Lanotte a démissionné de la présidence du parti. Celui-ci se trouvait dans une impasse et, comme souvent en politique, c’est une femme qu’on a alors chargée de tenter de sauver les meubles.

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Caroline Gennez aurait pu décliner cet honneur peu enviable. Mais elle n’en a rien fait. Elle a tenu bon, malgré de mauvais sondages et une pluie de critiques, et est finalement parvenue à faire entrer son parti au gouvernement flamand en 2009. Elle n’a pas brigué de second mandat en 2011.

« À première vue, Caroline Gennez semble avoir le profil idéal pour le poste. À elle, désormais, de se montrer à la hauteur. »

Elle aurait pu faire ses adieux à la politique à ce moment-là, d’autant plus que son successeur, Bruno Tobback, ne lui avait même pas confié de maroquin ministériel. Mais elle est restée. Elle s’est investie dans les dossiers liés à l’enseignement au Parlement flamand tout en s’engageant au sein du Parti socialiste européen. Les coups de poignard dans le dos, ce n’est pas son genre.

Conner Rousseau prend-il un risque, sachant que Caroline Gennez devra collaborer avec Frank Vandenbroucke, l’homme qu’elle a dû, il y a plus de dix ans, sous la pression de certains éléphants, écarter du parti de manière pour le moins brutale ? Gageons qu’à ce niveau de responsabilité, l’un comme l’autre sauront faire preuve de suffisamment de professionnalisme pour enterrer la hache de guerre.

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Peut-on reprocher à Conner Rousseau de ne pas oser faire le choix de la jeunesse ? Melissa Depraetere ou Jinnih Beels n’incarnent-elles pas mieux la génération à laquelle appartient également le président du parti ?

C’est possible, mais le ministère de la Coopération au développement a, pour l’heure, besoin d’être dirigé par une personne qui soit assez expérimentée pour prendre ses marques rapidement et qui soit habituée à coopérer dans l’adversité. Sans compter qu’en politique, le rajeunissement consiste à donner leur chance aux jeunes et non à les catapulter au rang de ministre le plus vite possible, au risque qu’ils se brûlent les ailes.

À première vue, Caroline Gennez semble donc avoir le profil idéal pour le poste. À elle, désormais, de se montrer à la hauteur.

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