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Accord sur l’azote : comment le gouvernement flamand réconcilie nature et agriculture  
17·11·23

Accord sur l’azote : comment le gouvernement flamand réconcilie nature et agriculture  

Liliana Casagrande est journaliste politique au quotidien Het Belang van Limburg.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Stijn te Strake sur Unsplash

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Le troisième accord sur l’azote sera-t-il de meilleure facture que les deux premiers ? Toujours est-il que cette fois, les partis du gouvernement font montre d’un peu plus de respect mutuel. Parce qu’ils considèrent que la bonne vieille dichotomie nature/agriculture est quelque peu dépassée ?

Les agriculteurs ne constituent qu’un petit groupe d’électeurs, mais qui peut compter sur un gros capital sympathie, a-t-on compris au gouvernement flamand. Qui plus est, le Vlaams Belang est à l’affût pour rallier ces électeurs à sa cause. En outre, nous aimons consommer des produits du terroir, non seulement parce que cela nous rassure de disposer d’une réserve alimentaire bien remplie en temps de crise, mais aussi parce que la production locale peut être mieux contrôlée. L’élément clé du nouvel accord sur l’azote réside précisément dans la réconciliation entre nature et agriculture.

Le ministre de l’agriculture Jo Brouns (cd&v) a-t-il obtenu davantage en se montrant inflexible ? Tout l’enjeu de l’accord consistait précisément à réduire fortement les émissions d’azote à l’horizon 2030. Ce qui revient à dire, en substance : moins d’élevage. L’effort à consentir est donc le même que dans les accords précédents. Les agriculteurs qui pourront démontrer qu’ils ne portent pas trop préjudice à la nature alentour pourront obtenir un nouveau permis, voire agrandir leur exploitation si un agriculteur voisin met fin à ses activités. Selon les estimations du cabinet de Zuhal Demir (N-VA), les reprises de fermes du voisinage constitueront un phénomène marginal, mais Brouns n’est pas du tout de cet avis. Cette divergence de vues alimentera à n’en point douter une nouvelle phase de discussions dans un dossier qui, malgré ce troisième accord, n’a pas encore livré tous ses enseignements.

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Cette possibilité pour un agriculteur d’agrandir son exploitation constitue une victoire importante pour le cd&v, même si ces agrandissements seront limités au rachat de maximum de 100 vaches, d’après les calculs de Brouns. Attendons de voir ce que cela donnera sur le terrain : ce n’est qu’alors que nous pourrons évaluer les implications précises de cet accord, et donc compter les vaches ! Ces implications varieront d’un cas à l’autre et investir en Flandre-Occidentale ou y agrandir son exploitation agricole pourrait être plus intéressant qu’en province de Limbourg, où toutes les fermes jouxtent une zone naturelle protégée.

Le volet le plus intéressant de l’accord porte en réalité sur l’après-2030, année de son échéance. D’ici là, nos politiciens comptent demander à l’Europe s’il est possible de travailler sur la base des émissions individuelles d’azote plutôt que de ses retombées dans les environs, dont on ne connaît jamais l’origine exacte. Si le politique avait utilisé ce mode de calcul dès le départ, toute la réglementation en matière d’azote aurait été beaucoup plus claire : même les agriculteurs et les mouvements de protection de la nature sont d’accord à cet égard, c’est dire ! Cela peut sembler cynique, mais le fait que le Boerenbond et Natuurpunt ont à peu près autant de réserves à formuler à propos de l’accord tend à démontrer que ce dernier est plutôt équilibré.

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