Malgré un budget d’un million d’euros par épisode, Arcadia n’a attiré que 648 000 téléspectateurs dimanche soir sur la Één. Les nouveaux types de consommation des médias mettent en péril le mode linéaire traditionnel. « Ces nouvelles habitudes de visionnage gagnent du terrain chez les trentenaires et les quadragénaires. C’est la réalité actuelle. »
647 730 personnes ont allumé leur télévision dimanche soir pour regarder Arcadia, la toute nouvelle série dystopique de la Één. Un petit bijou qui coûte la bagatelle d’un million d’euros par épisode. La VRT n’a pas été la seule à délier les cordons de la bourse. Les chaînes publiques néerlandaises KRO-NCRV (NPO) et allemandes WDR et SWR (ARD) ont participé au financement. Les dix dernières séries réalisées pour la Één ont toutes connu un meilleur démarrage. Seule la série Lost luggage affiche un chiffre comparable à celui d’Arcadia, avec quelque 134 000 téléspectateurs de plus au cours de la même période l’année dernière.
À la VRT, on se réjouit néanmoins du lancement de la série. « Ce genre est tout à fait nouveau en Flandre. Arcadia est portée par un casting haut de gamme et s’intègre parfaitement dans notre offre de fictions locales, explique-t-on. L’audience ne repose pas seulement sur la télévision classique. On peut regarder des programmes de différentes manières et à différents moments, par exemple grâce à VRT Max. Un phénomène que nous avons observé ces dernières années. » C’est ce qui ressort également des chiffres du CIM. Le premier épisode de 1985 avait déjà été visionné par 1 293 491 personnes en une semaine, tous écrans confondus.
« La performance d’Arcadia est inférieure aux attentes, mais il ne s’agit pas pour autant d’un fiasco, souligne le spécialiste des médias Tom Evens (UGent). Attendons de voir si l’audience grimpe cette semaine. Je mise sur 800 000 ou 900 000 téléspectateurs. Mais si le troisième épisode n’en attire que 300 000, la série risque de s’essouffler. Cela dit, pas de quoi paniquer avenue Reyers. L’époque où tout le monde s’installait le dimanche soir devant une fiction est bel et bien révolue. »
La série est déjà disponible dans son intégralité sur VRT MAX. Pour l’instant, la chaîne n’a pas communiqué le nombre de téléspectateurs en ligne. Sans oublier Play4, qui « s’attaque » le dimanche soir au bastion classique de la VRT avec le lancement de De mol. « Un jeu télévisé que les téléspectateurs préfèrent regarder de manière linéaire, par peur d’être spoliés. Het verhaal van Vlaanderen, une production tout aussi coûteuse, ne souffrait pas de ce genre de concurrence et bénéficiait du puissant aimant à audience qu’est Tom Waes », précise Tom Evens.
« La chaîne publique a un rôle à jouer dans la production de ce type de séries. »
Par ailleurs, la science-fiction dystopique est un genre qui peine à s’implanter en Flandre. « Mais ce n’est pas une raison pour ne pas tenter l’expérience, estime Tom Evens. Selon moi, la chaîne publique a même un rôle à jouer dans la production de ce type de séries. Les diffuser sur des chaînes commerciales est beaucoup plus difficile. Je ne peux donc qu’applaudir. »
La fiction du dimanche soir reste importante pour la VRT et a encore de beaux jours devant elle. « C’est un point d’ancrage pour la chaîne, précise Tom Evens. Le premier jour de diffusion rassemble encore toujours le plus grand nombre de téléspectateurs, mais il n’est plus aussi déterminant. La télévision classique cible les plus âgés, tandis que VRT Max attire un public plus jeune. Ces nouvelles habitudes de visionnage gagnent du terrain chez les trentenaires, les quadragénaires et au-delà. C’est la réalité actuelle. »
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