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Bruxelles: y a-t-il un médecin néerlandophone dans la salle ?
28·09·23

Bruxelles: y a-t-il un médecin néerlandophone dans la salle ?

À Bruxelles, trouver un médecin généraliste qui parle le néerlandais relève de la gageure. La journaliste du quotidien De Standaard Laura Massa en témoigne.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de JESHOOTS.COM sur Unsplash

Auteure
Laurence Hamels
Traductrice Laurence Hamels

Mercredi soir. J’ai besoin d’aide. Après avoir joué à Docteure Google pendant des heures, je suis gagnée par la panique. Je me projette sur la salle d’op., car j’ai décelé une mystérieuse petite boule cutanée sensible. Mon ancien médecin, installé en périphérie flamande, ne peut me recevoir que dans dix jours. Hors de question d’attendre aussi longtemps ; d’ici là, je me serai déjà diagnostiqué un cancer. Je m’ordonne de ne pas céder à la panique et entreprends de me trouver un nouveau toubib à Bruxelles.

Quelque chose me dit que cela s’apparentera à une mission impossible. Si l’on en croit les sources de la VRT, Bruxelles ne compte que 150 médecins néerlandophones. Lorsque je me suis inscrite à la commune de Forest, j’ai exigé de m’exprimer dans ma langue, provoquant l’ébahissement général… « C’est pourtant une obligation légale », ai-je marmonné. Cela étant, ils ont arraché un préposé à sa pause café pour qu’il me vienne en aide.

Vous voyez ? Il ne faut pas désespérer. Retour sur Google. Je déniche un médecin dans ma rue. N’est-ce pas merveilleux ? Si. Enfin, jusqu’à ce que je réalise qu’il ne parle que le thaï et le français. Inenvisageable. Les trois cabinets médicaux suivants que j’appelle ne prennent pas de nouveaux patients en charge. Une de mes connaissances, récemment engagée dans un cabinet médical au cœur de Bruxelles, me dit qu’ils n’acceptent que les … habitants de ce quartier. Qu’à cela ne tienne ! Je cherche plus au sud. Uccle. Cette commune friquée doit bien disposer d’un médecin néerlandophone. Eh bien non. Je me vois sans cesse confrontée à un refus de nouveaux patients ou à un « parle le français ».

La survie du néerlandais est en jeu: Flamands de Bruxelles, méfiez-vous!

Certes, je maîtrise la langue de Voltaire ; je suis capable de chanter absolument tout le répertoire de Mylène Farmer et je sais commander un plateau de fruits de mer dans un français sans faute. Mais de là à aborder le jargon médical…

Finalement, je trouve un généraliste qui prétend connaître le « néerlandais ». La réalité est autre, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Cet homme affable fait de son mieux, et avec l’aide de Google Translate, nous arrivons à établir un diagnostic ensemble. Je suis surtout soulagée d’avoir enfin reçu de l’aide. Quoi qu’on dise, on peut déjà aller loin avec son français de tous les jours. Mais une chose est sûre : ma voix sera acquise au parti politique qui introduira « plus de médecins néerlandophones » dans son programme électoral.

Bruxelles, une région bilingue ? Sur le papier uniquement et la situation empire…

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