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Nuit d’ivresse de Conner Rousseau : il s’excuse mais évite le terme « raciste »
06·10·23

Nuit d’ivresse de Conner Rousseau : il s’excuse mais évite le terme « raciste »

Dimitri Antonissen est rédacteur en chef adjoint pour le quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes

Cette fois, il n’était pas ivre. Mais même lorsque Conner Rousseau est sobre, son discours n’est pas forcément plus clair. Le président de Vooruit est resté évasif sur les propos exacts qu’il a tenus au café ‘t Hemelrijk. « Les bruns », comme il aurait – selon nos informations – qualifié la communauté rom, n’ont pas mâché leurs mots : un homme en état d’ébriété exprime généralement le fond de sa pensée. Et les excuses formulées n’ont pas non plus fait disparaitre le problème. L’enquête pour racisme suit son cours.

Après avoir contacté le bourgmestre et le chef de corps de la police locale pour s’assurer de leur discrétion ; après avoir eu recours à une injonction judiciaire inédite pour restreindre la liberté de la presse et empêcher les médias de publier ses déclarations potentiellement racistes ; Conner Rousseau a donc finalement décidé de communiquer ouvertement et honnêtement sur les faits qui lui étaient reprochés. Et ce, accoudé au bar même du lieu présumé de son crime.

L’espace d’un instant, on a cru que le président de Vooruit allait nous proposer une reconstitution de ce qui s’était passé ce soir-là. Mais en réalité, cette stratégie relevait ni plus ni moins d’un art consommé de la communication. Une mise en scène qui lui aura permis de donner pendant dix minutes sa version des faits, bien huilée, au journal télévisé.

Conner Rousseau fait censurer un article : un manque de respect pour la Constitution et la liberté de la presse

Il faut lui laisser ce mérite : Conner Rousseau a fait amende honorable. Certes, il aurait pu présenter ses excuses plus tôt, mais il reste appréciable qu’une personne reconnaisse et admette ses erreurs. Rendons à César ce qui appartient à César. Mais d’un autre côté, lorsqu’on choisit de s’excuser, mieux vaut toujours y aller à fond, sans réserve et en toute transparence. Or, il n’en a rien été.

Conner Rousseau a veillé à ne pas revenir sur les termes exacts qu’il a utilisés. Comme il a soigneusement évité le terme « raciste », préférant parler des propos malavisés d’un homme ivre. Mais comme le dit si bien le porte-parole de la communauté rom de Saint-Nicolas, « ce qui inquiète, c’est que cet homme politique invoque l’ivresse comme justification. Or, une personne en état d’ébriété exprime généralement le fond de sa pensée. » In vino veritas.

Bien sûr, il est une excellente chose que Rousseau souhaite prendre les problèmes de sa ville à bras le corps. Mais dans tous les cas, les propos racistes ne sont pas la solution. Même en état d’ébriété. Aucun socialiste n’aurait accepté de telles excuses de la part d’un Tom Van Grieken (Vlaams Belang) s’il avait tenu des propos similaires. Alors pourquoi les accepter cette fois-ci, quand il s’agit de leur président ?

Qui est Conner Rousseau, le président de Vooruit qui casse les codes des partis traditionnels ?


Retrouvez la chronique de notre responsable éditoriale, Joyce Azar, sur La Première:

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