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Pensions exubérantes des politiques : il faut mettre un terme aux privilèges indus !
25·04·23

Pensions exubérantes des politiques : il faut mettre un terme aux privilèges indus !

Ancien consultant en communication pour différents partis politiques, Noël Slangen est chroniqueur politique pour le quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

NICOLAS MAETERLINCK (BELGA)

Noel Slangen
Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Dans l’isoloir, si l’on ajoutait aux bulletins de vote une case intitulée « Licenciement collectif et renouvellement complet du personnel politique », il se pourrait bien qu’elle recueille la majorité absolue. Le peu de respect que pouvait encore inspirer notre classe politique a, en effet, totalement disparu à la faveur des révélations entourant les privilèges dont elle jouit en matière de retraite. « Qui nous gardera de nos gardiens ? » La question posée par le poète romain Juvénal reste d’actualité. Car il n’y a bien qu’en politique qu’une catégorie de travailleurs peut fixer le montant de sa propre pension sans contrôle ni intervention de l’extérieur.

Du fait de la hausse du nombre de retraités, en passe d’atteindre un seuil critique, des efforts sont demandés à l’ensemble de la population : tout le monde doit travailler plus longtemps et, en matière budgétaire, nous sommes au-devant de choix difficiles — il en va de la protection de notre bien-être et de celui des générations à venir. Or, l’indignation publique provoquée par les pensions des responsables politiques risque justement de saper la légitimité de ces efforts. Car comment peut-on demander à la population de faire preuve de solidarité alors même qu’on se bricole des règles différentes ?

La rémunération des responsables politiques est-elle trop élevée ? Je me garderais de l’affirmer catégoriquement. Même si l’on ramenait leur indemnité au niveau du salaire d’une caissière, les candidats continueraient de se bousculer au portillon du pouvoir. Mais les parlements grouilleraient alors de millionnaires et de lobbyistes, comme aux États-Unis. Leur traitement doit donc être approprié.

« Au nom de quoi les responsables politiques se comparent-ils à des entrepreneurs lorsqu’il s’agit de leur salaire, mais à de hauts fonctionnaires, plutôt qu’à des indépendants — dont la pension est notoirement modique — à l’heure de justifier leur retraite ? »

En revanche, il faut couper court au cortège d’avantages indus dont ils jouissent : indemnités non imposables, régimes de retraite exubérants et gratifications parlementaires obscures accordées à celles et ceux qui sont les plus proches du soleil ou se montrent les plus volontaires. Il faut également cesser d’établir des comparaisons avec le secteur privé pour justifier les salaires. Au nom de quoi les responsables politiques se comparent-ils à des entrepreneurs lorsqu’il s’agit de leur salaire, mais à de hauts fonctionnaires, plutôt qu’à des indépendants — dont la pension est notoirement modique — à l’heure de justifier leur retraite ?

Gardons-nous, pour l’heure, de réagir sous le coup de l’hystérie, par exemple en proposant une réduction précipitée du nombre de députés. Elle ne ferait que ralentir davantage le renouvellement du personnel politique ; ce serait très probablement le bas du panier qui se maintiendrait en place, ouvrant la voie à un parlement composé de divas, de drama queens et de potentats prêts à tout pour défendre leur pré carré. Pour favoriser le renouvellement, d’autres mesures semblent plus opportunes : limitation de la durée du mandat, renforcement de la transparence du statut, transformation des frais de campagne des candidats en un droit de tirage ainsi que réduction du pouvoir et du financement des partis.

Chère présidente de la Chambre, il est plus que temps de faire un audit du statut des parlementaires

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