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Chère présidente de la Chambre, il est plus que temps de faire un audit du statut des parlementaires
31·03·23

Chère présidente de la Chambre, il est plus que temps de faire un audit du statut des parlementaires

Isolde Van den Eynde est éditorialiste du quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

ERIC LALMAND (BELGA)

Quand on voit la situation précaire de nos finances publiques, les suppléments de pension payés aux anciens présidents et hauts fonctionnaires de la Chambre sont des « cacahuètes ». Nous devrions plutôt nous concentrer sur l’effet boule de neige des intérêts. Cela dit, il semble légitime de remettre en question et de réclamer ces indemnités versées à ces pontifes de la Chambre en plus de leur pension.

Non pas parce que le PTB et le Vlaams Belang poussent les autres partis – c’est devenu une habitude – et que tout le monde doit suivre parce que la démagogie l’emporte sur le pragmatisme. Mais parce que c’est un principe qui s’applique également au citoyen lambda. Vous avez bénéficié d’une allocation de chômage trop élevée ? Vous devez rembourser la partie indue. Vous avez reçu trop d’aides liées au coronavirus ? On vous réclame leur remboursement. Alors pourquoi la même règle ne s’appliquerait-elle pas au sommet du parlement fédéral si c’était illégal ?

Le plus douloureux dans cette affaire, c’est que le contribuable risque de payer deux fois pour le système mis en place il y a des décennies par certains fonctionnaires et politiques à leur profit. D’abord pour les indemnités de retraite. Même si Herman De Croo (Open VLD) a déjà remboursé l’intégralité de sa propre initiative (le seul pour l’instant). Ensuite, il y a les frais juridiques. D’après des juristes externes – bien que le parlement n’en manque pas –, ces indemnités sont illégales. Un avis rendu trois fois de suite. Si les autres bénéficiaires ne suivent pas l’exemple de Herman De Croo, les frais juridiques grimperont encore. Cela promet une bataille juridique coûteuse, car, selon les estimations des services juridiques de la Chambre, les coûts dépasseraient les gains. Une estimation qui n’est généralement pas faite pour le citoyen lambda.

« Le dossier traîne en longueur. Chaque semaine, on découvre un nouveau privilège. »

Il n’en demeure pas moins que ce problème doit être abordé et ne pas déboucher sur une course à la sous-enchère. Un politique ne doit pas gagner un salaire moyen, comme le PTB l’exige de ses propres mandataires pour renflouer les caisses du parti. Car un bon politique n’a que rarement le droit de se déconnecter. Il compte à peine ses heures. Son travail ne s’arrête jamais, car la vie et notre société ne s’arrêtent jamais.

Ce débat ne porte pas non plus sur le salaire des politiques, mais sur les privilèges supplémentaires qui sont révélés et qui créent toujours la surprise. On ne peut plus les tolérer. Parce que ça contraste avec la sobriété prônée par beaucoup en période de restrictions budgétaires. La Chambre manque d’une présidente suffisamment vindicative. Le dossier traîne en longueur. Chaque semaine, on découvre un nouveau privilège. Tu quoque, fili mi ? Encore un cadavre dans le placard. Chère madame Éliane Tillieux, en tant que présidente de la Chambre,  il est plus que temps de procéder à un audit du statut parlementaire. Combien d’auto-flagellation le parlement peut-il encore supporter ?

Réformez les pensions sinon vous serez jugés coupables de négligence

 

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