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Mieux financer les crèches flamandes? La N-VA privilégie l’orthodoxie budgétaire
15·09·23

Mieux financer les crèches flamandes? La N-VA privilégie l’orthodoxie budgétaire

Bart Eeckhout est éditorialiste en chef du quotidien De Morgen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de BBC Creative sur Unsplash

Bart Eeckhout
Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Emboîtant le pas à la N-VA, premier parti de la coalition, le gouvernement flamand a fait de l’orthodoxie budgétaire l’argument majeur par lequel il entend mettre en lumière la qualité de sa gouvernance. Et en effet, pour un gouvernement, la discipline budgétaire est une qualité cardinale. La coalition au pouvoir en Flandre est d’ailleurs celle qui est confrontée au gouffre budgétaire le moins profond de ce pays. Admettons-le, aussi : il est tellement plus facile de gérer les comptes d’une région lorsque celle-ci est prospère.

À l’heure où le ralentissement de l’activité sur le marché immobilier réduit les recettes provenant des droits d’enregistrement et où le déficit budgétaire flamand menace lui aussi de se creuser, la N-VA semble prête à tout pour préserver son auréole de zèle budgétaire. Ainsi, dans certaines interviews, le ministre des Finances Matthias Diependaele a tiré à boulets rouges sur le secteur de la garde d’enfants, demandeur d’un refinancement, décrétant que le secteur ne doit pas trop se faire d’illusions. À ses yeux, c’est au secteur de réformer d’abord ses propres structures et de redistribuer des ressources.

« La N-VA semble vouloir refuser ce plaisir à un parti qui la contrarie tant sur d’autres dossiers, et en particulier sur celui de l’azote. »

Comment ne pas voir dans cette attitude une manœuvre tactique ? Les services de garde d’enfants relèvent du secteur plus large de l’aide sociale, et donc du portefeuille de la ministre CD&V Hilde Crevits. Pour les chrétiens-démocrates flamands, qui tentent de se positionner comme un parti proche des familles, accroître le financement des services de garde d’enfants est une priorité politique absolue. La N-VA semble vouloir refuser ce plaisir à un parti qui la contrarie tant sur d’autres dossiers, et en particulier sur celui de l’azote. D’autant plus que Diependaele et ses collègues N-VA visent spécifiquement le secteur de l’accueil de l’enfance, sous la houlette du CD&V , et non les mamans d’accueil individuelles, . Ce que semble dire la N-VA, c’est « quel joli secteur de l’accueil de l’enfance vous avez là : ce serait dommage qu’il lui arrive des bricoles… ».

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Si de tels raisonnements peuvent sembler intelligents dans la Rue de la Loi, on peut se demander comment ils sont perçus dans la Flandre profonde. Il ne fait aucun doute que la crise des services de garde d’enfants en Flandre s’explique par son sous-financement, et non par un quelconque surfinancement. De plus, il ne s’agit pas là d’une crise théorique, mais bien d’une crise vécue au quotidien par de très nombreuses jeunes familles. Il y a la pénurie structurelle de places, bien sûr, mais d’autres problèmes inquiétants ont récemment été mis en lumière, dus en partie à l’inadéquation des contrôles, à un manque de ressources et à une offre insuffisante.

Le refinancement structurel et durable des structures d’accueil en Flandre n’est pas un jeu politique, mais un impératif social. C’est aussi une question de cohérence. Une majorité politique qui se fixe — à juste titre — comme priorité l’augmentation du taux d’activité doit créer les conditions pour y parvenir. Donner aux parents la possibilité de concilier vie professionnelle et vie familiale grâce à des congés familiaux suffisants et équitablement répartis, ainsi qu’à un réseau de garde d’enfants fiable et de qualité est donc essentiel.

Le gouvernement flamand actuel — et le prochain — devront investir non pas moins, mais davantage de moyens financiers dans les services de garde d’enfants. Un gouvernement flamand soucieux de regagner la confiance de ses citoyens devra inscrire cet investissement dans un plan à long terme, plutôt que de se livrer à une stérile guéguerre intestine.

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