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Les atrocités se multiplient dans les crèches flamandes: il fallait intervenir plus tôt
17·11·22

Les atrocités se multiplient dans les crèches flamandes: il fallait intervenir plus tôt

Liliana Casagrande est journaliste politique au quotidien Het Belang van Limburg.

Temps de lecture : 2 minutes
Virginie Dupont
Traductrice Virginie Dupont

Il ressort des documents de l’administration que la crèche ‘t (B)engeltje à Audenarde est une crèche de l’horreur pure et dure. Des enfants giflés, forcés à manger ou à aller aux toilettes. Ces plaintes n’ont pas été enregistrées sur un chantier au Qatar, mais bien en Flandre. Et nous ne sommes pas au Moyen Âge, mais au XXIe siècle.

La bonne nouvelle, c’est que la crèche est fermée ; la mauvaise, c’est que les premières plaintes remontent à fin 2011. Au fil des années, de nouveaux griefs ont été exposés, tous du même acabit. En 2013 et à nouveau en 2021. L’explication avancée mardi par l’agence flamande Opgroeien ? Certaines des premières plaintes n’ont pas pu être vérifiées, et c’est la raison pour laquelle la crèche est restée ouverte.

Mais si des parents et des employés vous font part d’atrocités plusieurs années de suite, vous n’hésitez pas et vous arrêtez les frais. Alors que s’est-il passé ? En 2020, la garde d’enfants a même été élargie. Comme si la délivrance d’agréments et la protection de l’enfance étaient deux mondes parallèles. Ensuite, en mars 2022, les inspecteurs ont reçu des preuves solides : un enfant brûlé qui a dû subir une opération de chirurgie esthétique. La crèche n’a pas jugé bon de signaler l’accident à l’administration, et elle est restée ouverte. Une seule victime est dès lors presque un coup de chance.

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La garde d’enfants est en état de crise permanent depuis un moment. Au début de l’année, un nourrisson de six mois maltraité dans une crèche est décédé. À la suite de ce drame, l’ensemble du secteur a été examiné par une commission d’enquête parlementaire. Celle-ci a conclu que l’administration devait prendre davantage de mesures de précaution, tout en s’appuyant moins sur les procédures juridiques et les constatations de fait. Ça a été le cas cette fois-ci. Heureusement. Mais même sans l’avis d’une commission d’enquête, la ministre du Bien-être et/ou l’administration aurait dû intervenir bien plus tôt.

« Les 1 000 premiers jours d’un enfant sont très importants. Un enjeu qui devrait coûter un peu plus qu’un titre de ministre. »

Pendant des années, le manque de places a été déploré, du moins les moins chères, basées sur les revenus des parents. Entre-temps, leur nombre a augmenté, mais une pénurie de personnel s’est fait ressentir. Le dernier scandale en date ne risque pas de susciter de l’intérêt pour un emploi dans ce secteur. Nous ne sortirons donc jamais de ce cercle vicieux.

Dans sa Déclaration de septembre, la ministre du Bien-être, Hilde Crevits (CD&V) a promis 115 millions d’euros supplémentaires pour la garde d’enfants. De quoi accroître le nombre de places et augmenter les salaires. Mais l’ensemble du système de garde a besoin d’une refonte en profondeur, que ce montant ne permettra pas de couvrir. Les 1 000 premiers jours d’un enfant sont très importants. Un enjeu qui devrait coûter un peu plus qu’un titre de ministre. Wouter Beke est parti, les problèmes restent.

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