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Le « plan lisier », la bombe à retardements qui explose à la figure de Zuhal Demir
02·11·22

Le « plan lisier », la bombe à retardements qui explose à la figure de Zuhal Demir

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Kurt Bouda de Pixabay

Une bombe à retardement vient d’exploser, et c’est une bombe sale. Le « plan lisier » de la ministre N-VA de l’Environnement, Zuhal Demir, crée une onde de choc dont les effets se font ressentir bien au-delà du monde politique. La situation ne manque pas de similitudes avec la guerre menée par les agriculteurs autour du dossier « azote ». Il s’agit là de deux dossiers difficiles qui résultent de longues années d’inaction politique. Sauf que l’impact du dossier « lisier » est bien plus considérable.

Une fuite délibérément orchestrée, destinée à torpiller le plan, selon la ministre. Une tentative d’imposer un fait accompli, selon le secteur agricole. Zuhal Demir a un don qui fait malheureusement défaut à bien des ministres : un caractère entier — qu’elle ne maîtrise pas toujours, d’ailleurs.

Ainsi, sa décision de bloquer une subvention destinée à la KU Leuven, après l’annonce d’une affaire de viol, n’a pas été des plus futées. La manière dont elle a jeté le dossier lisier sur la table, pas davantage. Le monde agricole y a vu comme message que c’était « à prendre ou à laisser ». Or les implications du plan sont énormes. Contrairement au plan azote, les entreprises individuelles ne sont pas les seules visées. Il s’agit d’une bombe, placée sous l’un des grands piliers de l’économie flamande, des patates aux légumes surgelés.

En Flandre, le sulfureux dossier de l’azote refait surface

Hier, Zuhal Demir a quelque peu rectifié le tir : tout cela n’était qu’une invitation à la concertation. Reste à savoir sur quels points une concertation est possible. En la matière, c’est l’Union européenne qui fixe les règles du jeu. Peut-être Zuhal Demir aurait-elle dû, l’an dernier, expliquer au secteur : « Voici le cadre. Que pouvons-nous faire ensemble pour atteindre l’objectif ? » Aujourd’hui, bien malin qui prétendrait y parvenir sans prendre des mesures draconiennes.

C’est la conséquence de la politique menée ces dernières années. Après une longue litanie de plans lisier, c’est à peine si la qualité de l’eau s’est améliorée. Et tout cela, à cause du lobbying pratiqué par le secteur même qui, aujourd’hui, se répand en lamentations. À cause d’un lobbying qui a convaincu les ministres de bricoler à la marge, histoire de sauver les apparences.

Si on était intervenu plus hardiment hier, peut-être n’aurait-on pas besoin, aujourd’hui, de prendre des mesures draconiennes. Car c’est aujourd’hui, alors que la guerre en Ukraine nous oblige justement à produire davantage nous-mêmes, que nous allons devoir prendre des mesures douloureuses. Ce qui donne au secteur une puissance de feu plus forte que jamais, au moment de passer à la contre-offensive. Le gouvernement flamand va avoir bien du mal à désamorcer cette bombe sale.

La Flandre reste empêtrée dans ses dossiers environnementaux

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