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En panique, la N-VA brandit la menace du VB pour faire partie du prochain gouvernement fédéral
01·03·24

En panique, la N-VA brandit la menace du VB pour faire partie du prochain gouvernement fédéral

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes

La N-VA a toujours aimé agiter la menace de scénarios catastrophes, et c’est un petit jeu auquel Bart De Wever a décidé de jouer une fois de plus. Ça lui a souvent réussi par le passé, mais aujourd’hui, cela trahit surtout une certaine détresse.

Une chose est claire. La N-VA refuse d’être mise sur la touche lors de la formation du prochain gouvernement fédéral. Dans sa communication, Bart De Wever présente cela de manière un peu plus fine, pour ne pas qu’on ait l’impression qu’il cherche son intérêt personnel. « J’exige une majorité flamande au sein du prochain gouvernement fédéral et j’établis un lien entre cette exigence et la formation du gouvernement flamand. Si [les autres] partis continuent de mépriser la majorité en Flandre, qu’on ne compte pas sur moi au niveau régional flamand. » C’était là la réponse du président de la N-VA, à qui l’on demandait s’il comptait s’allier au Vlaams Belang. Et c’était le signe, sans oser le dire vraiment, qu’il est prêt à former une coalition avec le Vlaams Belang en Flandre. Et à sanctionner ceux qui se mettraient en travers de son chemin.

Qui est Bart De Wever, le président de la N-VA qui boycotte la plupart des médias francophones?

Il fut un temps où De Wever disait les choses sans détour. Ce temps est révolu. Il fut un temps aussi où c’était un stratège imbattable. Ce temps semble lui aussi révolu. Car cette menace de coalition avec le Vlaams Belang risque de n’avoir que bien peu d’effet sur quiconque sera encore présent autour de la table de négociations au fédéral après les élections de début juin. La menace passe souvent pour un signe de faiblesse. Cette menace-ci confère en outre au parti de Tom Van Grieken une légitimité accrue en tant que partenaire de gouvernement potentiel. Jusqu’à présent, la N-VA clamait partout sa velléité de gouverner avec le Belang, que ce parti était souillé par la présence de personnages infréquentables, et que tout vote pour ce parti était donc vain.

« Désormais, la formation du gouvernement flamand est devenue secondaire à celle du gouvernement fédéral. »

Ce que ce changement d’attitude risque surtout de faire, c’est inciter la tranche des électeurs (un quart ?) désireux de voir ce duo diriger la Flandre à voter pour le Belang, car à l’heure actuelle, un seul sondage crédite ces deux partis d’une majorité. Les conséquences du vent de panique qui touche la N-VA ne sont pas à sous-estimer. Désormais, la formation du gouvernement flamand est devenue secondaire à celle du gouvernement fédéral.

Cela signifie que la Flandre devra probablement se coltiner un gouvernement Jambon démissionnaire alors qu’au temps même de sa splendeur, l’original ne s’était guère distingué par son énergie. Cela risque de durer au moins jusqu’après les élections communales, et probablement bien plus longtemps encore. Est-il besoin d’autres preuves que Bart De Wever n’est vraiment plus à la hauteur, maintenant qu’il met en jeu la prospérité de la Flandre pour gagner au fédéral ?


Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, les présidents de partis flamands se sont dévoilés dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar. Retrouvez la bande-annonce:

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