DaarDaar

Le meilleur de la presse
flamande en français

Élections 2024 : qui combat encore l’extrême droite en Flandre ?
05·09·23

Élections 2024 : qui combat encore l’extrême droite en Flandre ?

Hannes Heynderickx est chef politique pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes

Le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), a désigné son opposant : en 2024, il veut affronter en duel Bart De Wever (N-VA), qu’il considère comme un « prophète de malheur qui cherche à bloquer le pays ». Plus un mot sur les extrêmes — comme si certains responsables avaient abandonné le combat.

On en a eu une illustration cruelle lors du débat sur la crise de l’accueil qui a eu lieu dans l’émission De zevende dag. Tom Van Grieken (Vlaams Belang) y a eu le champ libre pour plaider en faveur de la fermeture des frontières. Pourtant, absolument aucun autre parti n’y est favorable. Mais ils n’ont absolument pas cherché à le faire savoir. À croire que tout le monde se crispe dès que le Vlaams Belang prend la parole, craignant de contrarier « la base », comme si la Flandre ne comptait pas d’électeurs susceptibles d’être convaincus par un point de vue différent.

Les partis traditionnels préfèrent plutôt se distinguer les uns des autres. Des différences minimes sont ainsi montées en épingle pour tenter de grappiller les derniers points de pourcentage. En ce qui concerne l’asile et l’accueil, les choses sont pourtant simples, puisque ces partis partagent en grande partie les mêmes idées. Les réfugiés méritent d’être protégés. Il faut des structures pour éviter qu’ils ne se retrouvent à la rue. Et l’accueil de ces personnes doit être mieux réparti à l’échelle de l’Europe. Il s’agit bien d’une vision radicalement différente de celle du Vlaams Belang, qui veut empêcher les réfugiés d’entrer dans le pays.

La N-VA face à ses propres pièges : la stratégie précaire de Bart De Wever

Voilà peut-être la raison qui explique le dégoût exprimé à l’égard de la politique. Les électeurs se fichent bien de savoir si c’est Alexander De Croo qui attaque Bart De Wever ou l’inverse. Peu leur importe que Sammy Mahdi (CD&V) fasse réagir Nadia Naji (Groen) alors que tous deux laissent pourrir le même problème. Dans son coin, Tom Van Grieken se frotte les mains : il peut tranquillement se plaindre des querelles entre les partis de gouvernement sans même avoir à apporter de réponse sur le fond. Quelques roulements des yeux puérils laissent entendre que cela ne vaut pas la peine de débattre avec lui — alors que c’est plus nécessaire que jamais.

Tom Van Grieken devient peu à peu Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Même le Premier ministre préfère déclarer la guerre à un parti dont le programme économique est semblable au sien, comme la N-VA, plutôt que de livrer bataille à un parti dont la cote s’établit à 23 % dans les sondages. Les partis traditionnels font comme si ces 23 % étaient déjà acquis. Ils entrent en guerre, mais oublient qui est leur ennemi.


Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, les présidents de partis flamands se sont dévoilés dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar. Retrouvez la bande-annonce:

Partager :
© DaarDaar ASBL 2021 - Mentions légales - Vie Privée

Gratuit pour les employés de la Commission Paritaire 200 grâce à notre collaboration avec Cefora!

 Vous constatez un manque de cohésion entre collègues néerlandophones et francophones dans votre entreprise? 

Workshop, teambuilding... Inscrivez-vous aux nouvelles formations bilingues de DaarDaar! 

Si vous versez minimum 40€ en un an, vos dons seront déductibles fiscalement à hauteur de 45%.

Vous avez aimé cet article ? Alors soutenez-nous en devenant Amis de DaarDaar ! 

 

Nous voulons rester accessibles à tout le monde. Mais les traductions de qualité, ça a un coût.