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Delhaize: l’avenir professionnel de 9 000 travailleurs devient soudain beaucoup plus incertain
09·03·23

Delhaize: l’avenir professionnel de 9 000 travailleurs devient soudain beaucoup plus incertain

Dirk Hendrikx est journaliste pour le quotidien anversois Gazet Van Antwerpen.

Temps de lecture : 2 minutes
Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Parler de drame social chez Delhaize serait probablement exagéré : il n’y aura pas de licenciements, et il n’est pas question de fermer des magasins. En revanche, l’avenir professionnel de quelque 9 000 travailleurs devient soudain beaucoup plus incertain, parce que leurs magasins vont être cédés à des franchisés indépendants.

Selon la direction du groupe Delhaize, les travailleurs pourront tous être transférés vers les nouvelles structures, et aux mêmes conditions. De leur côté, les syndicats expriment les plus grands doutes quant à savoir si ces conditions seront garanties à long terme.

Dans le secteur des supermarchés, la concurrence est féroce. Après les discounteurs allemands, Aldi et Lidl, c’est, depuis quelque temps, au tour des enseignes Albert Heijn et Jumbo de tenter de capturer des parts de marché depuis les Pays-Bas. Les chaines traditionnelles en sont donc réduites à se battre pour chaque client. Dans le secteur, chacun sait que ce n’est pas viable. Alors de deux choses l’une : soit l’un des opérateurs fait la culbute, soit il se retire — ou réduit la voilure. À moins que certains concurrents ne tentent d’écraser davantage encore les coûts pour renforcer leur position. Dans ce cas, on en arrivera très vite à reparler des conditions de travail et de salaire. Ce qui se produit actuellement chez Delhaize, c’est ce deuxième scénario.

« Soudain, tout est remis en question. Et dans le meilleur des cas, il leur faudra travailler plus pour gagner moins, selon une organisation de travail plus flexible. »

Généralement, les indépendants franchisés paient des salaires moins élevés et imposent des temps de travail plus longs et plus variables. Personne ne peut les empêcher, à terme, de licencier du personnel, par exemple pour remplacer des salariés âgés, qui coûtent cher, par du personnel plus jeune, moins onéreux, travaillant sous statut d’intérimaire ou d’indépendant.

Dans l’immédiat, cela ne changera pas grand-chose pour le client. Et puis, il existe aussi des entreprises franchisées qui se portent bien, où le personnel n’est pas mécontent de son sort. Dans le secteur, certains connaisseurs estiment d’ailleurs que Delhaize aurait bien des choses à apprendre du grand sens de l’efficacité de ses homologues néerlandais.

Pour ceux, cependant, qui travaillent depuis de nombreuses années en application d’accords clairs pris dans le cadre d’une convention collective de travail solide, ce ne sont là que paroles. Soudain, tout est remis en question. Et dans le meilleur des cas, il leur faudra travailler plus pour gagner moins, selon une organisation de travail plus flexible. C’est tout sauf un progrès socio-économique. Et puis, comme dans le dossier agricole qui agite actuellement la Flandre, il s’agit d’une affaire qui concerne beaucoup de monde. Alors pourrions-nous avoir sur ce thème un vrai débat politique, de préférence sans polarisation pénible ?

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