À Ixelles, les services culturels néerlandophone et francophone travaillent depuis peu main dans la main. « Une première à Bruxelles », selon Els Gossé (Groen), échevine de la culture néerlandophone qui partage avec son homologue francophone, Ken Ndiaye (Ecolo), l’ambition de proposer, à terme, une offre culturelle complètement bilingue au sein de la commune.
Dans cette optique, la commune a décidé de se fondre en un seul et même ensemble afin de travailler à une offre culturelle commune. Selon Els Gossé, la commune d’Ixelles fait office de pionnière à Bruxelles. La collaboration permet de proposer une vie culturelle « plus adaptée à tous les habitants d’Ixelles, néerlandophones et francophones confondus, au bénéfice de toute la communauté », ajoute l’échevine.
La fusion des services comporte en outre d’autres avantages. À commencer par l’échange de bons procédés, souligne Gossé. Le service francophone se démarque par un agenda riche, là où le service néerlandophone brille par ses réseaux. Ensemble, ils pourraient étoffer l’agenda culturel néerlandophone tout en renforçant les réseaux entre associations culturelles francophones et néerlandophones. Ce regroupement n’entraîne aucune perte d’emplois, tandis que les économies d’échelle rendent les services plus efficaces dans leur fonctionnement, poursuit Els Gossé.
Trilingue
Au-delà des publics francophone et néerlandophone, la commune cible également les nombreux expats et étudiants qui y vivent. Environ la moitié des 87.000 Ixellois vient en effet de l’étranger. Raison pour laquelle l’administration a engagé une personne chargée de communication trilingue. La nouvelle recrue mettra sur pied un site web amené à devenir la référence absolue en matière d’information culturelle à Ixelles. Viendra ensuite un autre collaborateur trilingue qui s’occupera des ateliers artistiques de la commune d’Ixelles, lesquels doivent encore voir le jour.
L’agenda néerlandophone ne disparaîtra pas pour autant, assure Gossé. « Ce n’est pas du tout le but. Mais nous saisissons la présente opportunité afin de moderniser la politique culturelle et de la mettre en phase avec le contexte cosmopolite plurilingue actuel. Nous voulons que les néerlandophones goûtent à la culture francophone, et vice versa. » Il s’agit d’un travail de longue haleine, mais Gossé table à terme sur une production complètement bilingue, notamment au théâtre.
La collaboration entre les deux services culturels est le fruit d’une série de discussions entre citoyens, associations et organisations professionnelles du milieu de la culture de la ville entamée l’été dernier. Ces entretiens ont révélé l’extrême importance de jeter des ponts entre les différentes communautés. Dans le cadre de leurs fonctions, les échevins Els Gossé et Ken Ndiaye ont dès lors décidé de s’y atteler.