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Limiter le chômage dans le temps: bonne idée mais n’oublions pas l’intelligence émotionnelle
06·12·22

Limiter le chômage dans le temps: bonne idée mais n’oublions pas l’intelligence émotionnelle

Christof Willocx est journaliste pour le quotidien régional Gazet Van Antwerpen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Christian Erfurt sur Unsplash

Christof Willocx
Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Le CD&V souhaite priver d’allocations de chômage tout demandeur d’emploi qui n’a pas accepté d’offre dans les trois ans. L’idée est bonne. En effet, une personne qui n’a pas travaillé pendant trois ans ne se remettra pas au travail. Ces chômeurs de longue durée ne peuvent plus mettre notre sécurité sociale en péril en touchant de manière abusive des allocations. Et c’est surtout en Wallonie que le bât blesse, car en Flandre, 3 pour cent de la population seulement est sans emploi, pour 8 pour cent en Wallonie. Notons cependant que bon nombre de ces chômeurs gagneraient probablement moins s’ils allaient travailler, notamment en raison de frais de garderie pour les jeunes couples. C’est ce que l’on appelle le « piège du chômage ».

Dès lors, il est réjouissant de savoir que le gouvernement fédéral s’est engagé, la semaine passée, à augmenter le salaire minimum, afin de mieux récompenser le travail.

Toutefois, toutes les initiatives mentionnées ci-dessus ne sauveront pas notre sécurité sociale. Nous devons nous assurer que les personnes actives ne perdent pas leur emploi. Comme en attestent les chiffres de Steunpunt Werk, un institut de recherche sur l’emploi dépendant de la KU Leuven, nous avons du mal à y parvenir : 6 pour cent des Flamands sont en situation d’incapacité de travail, en raison d’un burn-out par exemple. C’est deux fois plus que le nombre de chômeurs. D’après les Mutualités libres, le nombre de burn-outs a augmenté de 66 pour cent en trois ans.

Imposer des travaux d’intérêt général aux chômeurs de longue durée est contreproductif

Concernant ces burn-outs, précisons d’emblée que le politique n’y est pas pour grand-chose. Trop d’employeurs disposent d’une intelligence émotionnelle insuffisante, ou sont bloqués par des procédures souvent absurdes, comme dans la fonction publique.

Il y a peu, j’ai entendu l’histoire d’une fonctionnaire motivée souffrant de migraines. Puisqu’elle s’est fait porter pâle plusieurs fois une journée, son employeur, l’État, a envoyé chez elle un médecin contrôle. Le médecin contrôle s’est présenté à son domicile, mais la fonctionnaire n’a pas ouvert, car elle dormait. Dans sa boîte aux lettres, elle a trouvé un mot du médecin contrôle, la convoquant à son cabinet le soir même, à vingt kilomètres de chez elle. La fonctionnaire, qui n’a pas ouvert sa boîte aux lettres à temps, n’a pas pu répondre à la convocation du médecin contrôle, ce qui lui a posé des problèmes au travail le lendemain.

J’entends souvent des histoires de ce genre. Elles constituent un signe de méfiance, qui a pour effet de démotiver les travailleurs. L’association des médecins généralistes Domus Medica plaide pour une suppression des certificats médicaux en cas d’absence de courte durée, afin de forcer les employeurs à dialoguer davantage avec leur personnel. Pour que les travailleurs restent actifs, il faut moins de procédures administratives et plus de communication.

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