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Une femme qui se sent harcelée mérite d’être protégée
16·11·23

Une femme qui se sent harcelée mérite d’être protégée

Inge Ghijs est rédactrice en chef adjointe du quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Immagini di Michelangelo Oprandi via canva.com

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Encore une. Le week-end dernier, une femme victime de harcèlement a été tuée. Son fils a connu le même sort. Il y a trois semaines à peine, une femme a été abattue par son ex-partenaire après avoir porté plainte contre ce dernier pour harcèlement. Si le nombre de féminicides commis chaque année n’est pas connu avec exactitude, le blog Stop Feminicide a recensé 24 victimes l’année dernière. Des chiffres sous-estimés. À chaque fois se pose la question de savoir si le drame aurait pu être évité. Les regards se tournent alors bien souvent vers la police et la justice. Un meurtre ou une tentative de meurtre dans un contexte de violence conjugale est rarement le fruit du hasard.

Comme il ne peut en être autrement dans pareille situation, la police et le parquet ouvrent une enquête et les questions fusent : a-t-on pris les bonnes décisions ? Comment aurait-on pu éviter le drame ? La violence à l’égard des femmes est un fléau bien connu, et ce n’est pas comme si rien n’avait été fait pour l’endiguer au cours de ces dernières années. Plusieurs ministres ont mis le thème de la violence conjugale, du harcèlement et de la violence sexuelle sur la table. Récemment, des Family Justice Centers ont vu le jour, des magistrats et des agents de police ont été formés, une ligne d’assistance (1712) a été mise en place pour les victimes et les témoins de violence, et l’alerte au harcèlement a fait son apparition, permettant aux victimes d’être prises en charge prioritairement via le 112.

Le féminicide n’est pas toujours synonyme de misogynie

Peut-on mieux faire ? Certainement. Les bracelets électroniques munis d’un GPS, qui seront introduits à partir du mois de mars et qui permettront à la police d’être immédiatement alertée lorsqu’un agresseur s’approchera trop près d’une victime potentielle, auront sans aucun doute un effet positif. Reste que nous devons nous rendre à l’évidence : il n’est pas possible d’empêcher systématiquement la violence faite aux femmes en surveillant tous les agresseurs potentiels ou en les mettant derrière les barreaux pendant des semaines ou des mois, à titre préventif. Un bracelet électronique ne peut – à juste titre – être imposé qu’après condamnation judiciaire. Revoir le système ne serait guère souhaitable.

Il n’empêche qu’il faut continuer à se demander si tous les moyens sont mis en œuvre pour protéger les femmes. Chaque signalement d’agression doit être pris au sérieux, et il importe avant tout de garantir un environnement sûr aux victimes.

Quel que soit le nombre de mesures mises en place, le risque zéro n’existe pas, auquel cas nous serions dans un État policier. Chaque féminicide est un décès de trop. Mais force est de constater que nous nous heurtons à nos limites : parfois, nous sommes incapables de prémunir la société et l’individu.

Nu(e)s sur les réseaux : la femme est une pute, l’homme un apollon

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