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Drogues et violences : Bruxelles devient-elle un mini-Marseille ?
15·02·24

Drogues et violences : Bruxelles devient-elle un mini-Marseille ?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

En Belgique, patrie de René Magritte, nous nous habituons à tout, y compris aux pires absurdités. Mais ce qui se passe dans la cité de logements sociaux du Peterbos à Anderlecht n’en est pas moins hallucinant. Des mafieux soumettent des travailleurs de la Société du Logement à des contrôles d’identité. Le personnel des chantiers doit négocier chaque jour avec des dealers pour pouvoir poursuivre les travaux de rénovation d’une des tours de la cité. Bruxelles, un hell hole, comme le prétendait Donald Trump ? En tout cas, ce coin-là de Bruxelles est bien une zone de non-droit. Un mini-Marseille en quelque sorte.

Fabrice Cumps (PS), bourgmestre d’Anderlecht, a tiré la sonnette d’alarme l’été passé : sa police ne s’en sort plus. Ce faisant, il a au moins reconnu le problème. Son parti, le PS, jouit toutefois d’un certain pouvoir : le ministre-président bruxellois est socialiste et il peut organiser, sous sa conduite, une coopération entre les différentes zones de police. La secrétaire d’État au Logement est aussi socialiste. Le PS représente un pilier puissant du gouvernement fédéral. Et pourtant, l’appel à l’aide du bourgmestre est resté lettre morte. Face à cette nonchalance, la jeunesse répond à coups de pierres.

Les trafiquants de drogue font main basse sur l’Europe tout entière

Dans certains quartiers de Bruxelles, la police se trouve en sous-effectif. Nous nous y sommes habitués, bien malheureusement. Cependant, en discutant avec des agents bruxellois, nous remarquons que la pénurie de personnel n’est pas le seul et unique problème. Prenons par exemple l’amateurisme des dirigeants locaux. Ces derniers se plient facilement aux caprices des électeurs, qui ne souhaitent pas toujours que l’on renforce la présence policière. En effet, comme l’a montré le documentaire « Niveau 4, Bruxelles-Midi », les parents ont tendance à vouloir protéger leurs ados rebelles. Ils préfèrent s’en prendre à la police qu’à leurs petits délinquants. Autre problème : la répartition disproportionnelle des services. Ce n’est pas pour rien que les dix-neuf communes bruxelloises sont qualifiées de « baronnies ». Et pourtant, le titre de baron est bien trop pompeux pour les politiciens à la tête de ces communes. Il est grand temps de réformer notre capitale afin de réduire la quantité et d’améliorer la qualité de son personnel politique. Certes, le problème est bien plus complexe, et il ne se résout pas uniquement par la répression et par l’action policière. C’est une question d’immigration, d’intégration, d’emploi et de perspectives. Autant de défis qui dépassent le simple pouvoir anderlechtois. Mais cela ne disculpe pas Anderlecht de toute responsabilité : la police est tenue d’intervenir quand la situation déraille.

Violences liées à la drogue : pourquoi continuer à appliquer des remèdes inefficaces?

Les Bruxellois n’ont sans doute que faire des critiques flamandes. C’est du Brussels-bashing, vous savez. Ils se trompent. On sait d’où viennent les reproches. Bruxelles, ma belle… Pas besoin de réussir pour persévérer. Car un pouvoir public qui perd le contrôle abandonne ses citoyens les plus vulnérables. Les plus riches, eux, font leurs valises. En 2020, le bourgmestre d’Anderlecht avait déclaré dans le magazine Humo qu’il n’était pas trop soft, mais qu’il ne voulait pas créer une atmosphère de guerre civile. Une atmosphère de guerre civile ? Quatre ans plus tard, le constat nous laisse pantois : les criminels ont gagné la guerre.

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