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Crise de l’accueil: que fait la « plus grande experte en migration de la rue de la Loi »?
21·10·22

Crise de l’accueil: que fait la « plus grande experte en migration de la rue de la Loi »?

Arnout Gyssels est journaliste politique pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Eric Lalmand (Belga)

Les demandeurs d’asile dormiront dans la rue encore un bon bout de temps. Le gouvernement fédéral n’a pas proposé l’« accueil humanitaire de grande envergure » qu’avait sollicité la secrétaire d’État, Nicole de Moor (CD&V), se contentant d’accélérer quelques procédures et d’envisager l’engagement d’intérimaires en appui. La secrétaire d’État s’est dite déçue. On la comprend.

Lorsque De Moor a pris ses fonctions, son prédécesseur et président du parti, Sammy Mahdi, avait couvert son ancienne cheffe de cabinet de louanges, la qualifiant de « plus grande experte en migration de toute la rue de la Loi ». Il l’avait comparée à Margaret Thatcher, « en plus chaleureux », et ne doutait pas qu’elle continuerait de marquer l’Office des étrangers de l’empreinte du CD&V, en y menant une politique placée sous le signe du respect et de l’humanisme. Une politique  « stricte, mais juste ».

Résultats concrets à ce jour : la Belgique a été condamnée 4 800 fois pour refus d’accueillir des demandeurs d’asile, rien que cette année. Une fois munis de leur acte de jugement, tous ont pu faire leur entrée dans notre pays – comme par enchantement.

Ukrainien, Syrien ou Afghan… toute personne qui fuit la guerre aspire à un accueil chaleureux

Pendant ce temps, le personnel de Fedasil est au bout du rouleau et des mineurs non accompagnés sont contraints de dormir dans la rue. Même les familles avec enfants trouvent désormais porte close.

Pour expliquer cette situation, nous pourrions nous lancer dans de grandes analyses géopolitiques et pointer l’Europe – à juste titre – du doigt pour le manque de solidarité au sein de l’Union sur l’accueil et la répartition des migrants. Nous pourrions évoquer les effets d’aspiration et les traités internationaux. Mais en définitive, la situation à Bruxelles aujourd’hui est surtout une question de logistique administrative : veiller à ce que ces personnes obtiennent ce à quoi elles ont droit, évaluer leur dossier, les expulser si elles ne sont pas autorisées à rester.

« Nous pourrions nous attendre à ce que la « plus grande experte en migration de la rue de la Loi » fasse un peu mieux que les situations indignes qu’elle nous donne à voir aujourd’hui. »

Aux commandes de la politique d’asile belge depuis deux ans, d’abord comme cheffe de cabinet, maintenant comme secrétaire d’État, De Moor a pourtant eu le temps nécessaire pour changer les choses. Sur un tel laps de temps, nous pourrions en effet nous attendre à ce que la « plus grande experte en migration de la rue de la Loi » fasse un peu mieux que les situations indignes qu’elle nous donne à voir aujourd’hui.

Aux Pays-Bas, les politiques n’ont décidé d’agir que lorsqu’un bébé de trois mois a perdu la vie dans une salle omnisport reconvertie en centre d’accueil. Il est à espérer que nous ne devrons pas en arriver là.

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