Un sondage n’est qu’un sondage, et le seul qui vaille, c’est celui des élections. Cependant, celui de la Gazet van Antwerpen aura empêché plus d’un Open Vld de fermer les yeux cette nuit. Dans la province d’Anvers, les libéraux n’atteignent même pas le seuil électoral.
Les résultats du sondage jettent une tout autre lumière sur le départ soudain de Bart Somers (Open Vld) de l’exécutif flamand. « Il donne aujourd’hui l’impression de sauver les meubles dans son parti en pleine crise », avais-je écrit il y a un petit mois. A posteriori, nous pouvons laisser tomber le mot « impression » : quand on sait que des partis politiques organisent des sondages en permanence, on peut bien s’imaginer que l’un de ces sondages a pu produire les mêmes résultats que ceux de la Gazet van Antwerpen aujourd’hui. En novembre, Somers avait compris depuis longtemps qu’il ne serait pas élu sur la liste anversoise pour la simple et bonne raison que son parti n’y atteindrait pas le seuil électoral. Il serait dès lors suicidaire de se présenter comme candidat-bourgmestre après une telle débâcle électorale, sans le moindre siège dans quelque parlement que ce soit. Donc, pour sauver sa carrière, Bart Somers n’avait pas d’autre choix que de se retirer dans sa ville de Malines. Quant à sa volonté de renouveler le parti et de laisser la place aux jeunes, ce n’était autre que de belles paroles.
À Malines, Somers a commencé par un geste qui peut lui apporter des voix : il a d’emblée limité la circulation à sens unique sur les Vesten, qui constituent le périphérique intérieur de la ville. Mais quoi qu’il advienne, il y a peu de chances que les libéraux ne restent pas maîtres de la ville. Tout au plus, ils devront se résigner à former à nouveau une coalition.
Le grand vainqueur du sondage n’est autre que le Vlaams Belang, à Anvers encore plus qu’ailleurs en Flandre. Si cette percée se confirme, il faudra presque une coalition Vivaldi en Flandre pour garder l’extrême droite hors du gouvernement. Le problème, c’est que ce gouvernement de tous contre un ne ferait que renforcer le mécontentement politique au sein de la population, celui-là même qui a poussé de nombreux électeurs dans les bras du Vlaams Belang. En effet, la seule alternative serait un gouvernement de droite, composé du VB et de la N-VA. Toutefois, nous ne savons toujours pas si la N-VA serait intéressée par un tel scénario.
Aujourd’hui, les regards se tournent surtout vers les Pays-Bas, où l’extrême droite a remporté une victoire éclatante. Le PVV de Geert Wilders essaie d’y mettre sur pied un gouvernement. S’il y parvient avant les élections flamandes, il se pourrait que les électeurs indécis se laissent séduire par le Vlaams Belang. Si un accord de gouvernement est signé aux Pays-Bas avant le 9 juin, il va être difficile pour Bart De Wever de rejeter une offre du Vlaams Belang.
Ce qui est certain, c’est que tous les partis n’attendent pas les prochaines élections avec le même enthousiasme.
Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, les présidents de partis flamands se sont dévoilés dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar. Retrouvez la bande-annonce:
