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La N-VA en Wallonie : une manœuvre désespérée d’un président sur le déclin
05·12·23

La N-VA en Wallonie : une manœuvre désespérée d’un président sur le déclin

Ancien consultant en communication pour différents partis politiques, Noël Slangen est chroniqueur politique pour le quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA (NICOLAS MAETERLINCK)

Noel Slangen
Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Pourra-t-on bientôt voter pour la N-VA en Wallonie ? Bart De Wever a lancé un ballon d’essai dans nos colonnes ce week-end et, à sa grande surprise, celui-ci s’est rapidement transformé en gros ballon météo — du type de ceux qu’on prend souvent pour des ovnis. En insistant un peu, on comprend qu’il n’a pas tant l’intention d’aller chercher des voix en Wallonie que, à la façon d’un missionnaire, d’arpenter les plateaux de la télévision francophone pour y propager la foi dans le confédéralisme. Peut-être espère-t-il ainsi attirer la politique wallonne dans les filets communautaires et placer cette question au centre des prochaines négociations sur la formation d’un gouvernement.

Le confédéralisme se résume à une association d’États indépendants qui décident en toute autonomie des compétences qu’ils continuent de partager — en l’espèce, une sorte de couple non cohabitant formé par la Flandre et la Wallonie, Bruxelles et les germanophones faisant office d’enfants ballottés entre les deux parents. Chaque conjoint peut décider, à tout moment, de mettre fin à la relation unilatéralement : les larmes de l’autre n’y pourront rien changer. Le problème, c’est que la planète ne compte actuellement aucun État confédéral. Lorsqu’il a existé, le confédéralisme a soit conduit à une véritable scission, soit au modèle qui est aujourd’hui celui de la Belgique. La Suisse, qui en est l’exemple le plus illustre, a ainsi été une confédération avant de devenir une fédération — tout comme les États-Unis, d’ailleurs.

Réforme de l’État : il n’existe aucun pays où le confédéralisme fonctionne

Si Bart De Wever voulait réellement le confédéralisme, la N-VA devrait être tout à fait disposée à discuter de la possibilité de ramener dans le giron fédéral certaines compétences que les différentes entités ont tout intérêt à exercer ensemble, par exemple les normes acoustiques ou les couloirs aériens. Or, la N-VA considère comme un tabou absolu toute entreprise de refédéralisation, car ce serait faire un pas en arrière sur la voie de l’indépendance de la Flandre. Bart De Wever sait pertinemment que la majorité des électeurs ne souhaitent pas une scission de la Belgique. Le confédéralisme n’est donc qu’un enrobage, ou un cheval de Troie. Mais il fait également obstacle à un regroupement politique de la droite, car s’il y a un point de rupture entre ces partis, c’est bien la scission du pays.

« Bart De Wever sait pertinemment que la majorité des électeurs ne souhaitent pas une scission de la Belgique. »

Il est crucial d’organiser une nouvelle réforme de l’État pour homogénéiser les compétences et attribuer davantage de responsabilités aux régions. Ce débat devra être mené avec toute l’humilité qui s’impose, car le bilan du gouvernement flamand montre qu’il n’est pas toujours le mieux placé pour donner des leçons aux autres. La manœuvre tentée par Bart De Wever, qui s’apparente surtout à une tentative désespérée d’un président sur le déclin, risque justement de compliquer encore davantage cette réforme de l’État pourtant indispensable.

Qui est Bart De Wever, le président de la N-VA qui boycotte la plupart des médias francophones?

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