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Programmes électoraux : L’Open Vld se tire-t-il une balle dans le pied ?
13·03·24

Programmes électoraux : L’Open Vld se tire-t-il une balle dans le pied ?

Ancien consultant en communication pour différents partis politiques, Noël Slangen est chroniqueur politique pour le quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA (JAMES ARTHUR GEKIERE)

Noel Slangen
Auteur
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

À quoi ressemblerait un pays où les élus réaliseraient leurs promesses ? C’est la question que se posait l’Open Vld dans son programme électoral de 2019. Cette année-ci, les libéraux flamands sont parmi les premiers à avoir dévoilé leurs projets pour la prochaine législature. J’ai profité de l’occasion pour faire le point sur leur programme d’il y a 5 ans. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je réalisai qu’une partie de leurs promesses se sont bel et bien transformées en actes ! Mais comment se fait-il alors que presque personne ne s’en est aperçu ? Pour formuler de nouvelles propositions et revendiquer des réalisations, il faut bénéficier de la confiance de l’électeur. Sans crédibilité, les propositions et les beaux bulletins restent lettre morte. En revanche, un parti qui jouit d’une certaine crédibilité a tout le loisir de proférer les propositions les plus délirantes, sans trop en subir les conséquences. La maison libérale, elle, est tellement abîmée par les frappes ennemies que les seules propositions qui sautent aux yeux sont celles qui n’ont pas été mises en œuvre, comme l’exonération d’ONSS pour le deuxième salarié ou la promesse de supprimer certaines tranches d’imposition.

Les programmes électoraux jouent-ils un rôle si important pendant la campagne ? Les débats tournent autour de ces programmes, les médias les comparent, et les électeurs les évaluent. Et pourtant, le programme électoral d’un parti pèse moins lourd chez le citoyen que la lettre de Nouvel An du petit dernier. Ce n’est même pas de la faute des partis. Cela se voit déjà lors des congrès, quand la section jeunesse et le militant extatique sombrent dans l’euphorie lorsqu’une proposition parvient enfin à obtenir une majorité. Ensuite, on rédige un programme électoral sans tenir compte de ces propositions. Parfois, on y retrouve même le contraire. Puis, on conclut des accords de gouvernement, où les propositions votées par la base sont tellement rares qu’elles pourraient tenir sur deux cartons de bière. Et ce n’est pas tout : le gouvernement doit encore se mettre au travail, et enterrer d’autres grands projets, comme la réforme fiscale annoncée à grand renfort de tam-tam. Et pendant tout ce temps, l’électeur doit mettre tellement d’eau dans son vin que le liquide goûte moins le jus de raisin que le résidu d’incontinence.

Un programme électoral, c’est avant tout un instrument de campagne, une arme pour orienter les débats, pour veiller à placer au centre de l’attention les thématiques que l’on juge importantes. S’il subsiste quelque chose des propositions de l’Open Vld, ce sont les économies visant à remettre le budget sur les rails. Des propositions courageuses, admettons-le, mais aussi une belle manière de se tirer une balle dans le pied. Car si tout le monde veut savoir où l’État va trouver de l’argent, l’enthousiasme disparaît dès lors qu’une réponse apparaît. En effet, l’électeur avait déjà sa propre réponse : l’argent, on le trouve chez l’autre. Que cet autre soit le riche, le pauvre, le Wallon, le chômeur, le fonctionnaire, le détenteur de panneaux solaires, le conducteur de SUV, peu importe, du moment qu’il s’agit de « l’autre ». Les vraies économies ne se trouvent pas dans les programmes électoraux. Elles sont le résultat de politiques menées avec courage.

L’Open VLD, un parti au bord de l’implosion ?

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