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Plan de redressement de Van Hool : l’Europe doit agir pour contrer la Chine
12·03·24

Plan de redressement de Van Hool : l’Europe doit agir pour contrer la Chine

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA (JORGE DIRKX)

Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

La journée de lundi est à marquer d’une pierre noire pour le constructeur d’autobus Van Hool. La société, qui emploie des travailleurs depuis plusieurs générations dans la province d’Anvers, a annoncé la suppression de plusieurs centaines d’emplois. Reste à savoir si ce plan de restructuration suffira à assurer son sauvetage sans passer par une recapitalisation. Car le gouvernement flamand n’est disposé à débloquer une enveloppe supplémentaire qu’à la condition qu’un partenaire privé — qui reste à trouver — avance également des fonds.

Van Hool sera-t-elle la première victime du développement fulgurant de BYD, le géant chinois de l’automobile — à l’instar de Photovoltech, le fabricant flamand de cellules photovoltaïques qui, en 2012, avait dû plier face à la concurrence de produits asiatiques nettement meilleur marché ?

Petit rappel des faits : Photovoltech était une société issue du centre de recherche Imec, pionnier des technologies solaires au tournant du XXIe siècle. Détenue par Total et Suez, elle disposait de moyens financiers importants. Elle a pourtant été condamnée dès lors que la Chine s’est mise à brader sa surproduction de panneaux solaires en Europe.

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Est-ce une mauvaise chose ? Photovoltech manque-t-elle à la Belgique ? Grâce aux usines géantes chinoises, nos toits sont désormais peuplés de panneaux solaires. Une excellente nouvelle pour la transition énergétique. Alors, regrettera-t-on encore la division autobus de Van Hool d’ici dix ans ? Dans l’intervalle, peut-être se sera-t-on rendu compte que l’arrivée de BYD était le coup de fouet qu’il nous fallait pour assurer l’électrification de notre flotte.

Précisons, à toutes fins utiles, que l’achat par De Lijn de 92 bus électriques fabriqués par BYD n’est pas à l’origine des problèmes que traverse Van Hool. Ses difficultés sont en effet plus anciennes et plus structurelles. Le rapport d’attribution a ainsi montré que le fabricant flamand était également devenu trop cher par rapport à ses concurrents européens. Pour l’heure, le gouvernement flamand doit avant tout se concentrer sur les autres activités de l’entreprise qu’il est encore possible de sauver.

Mais voilà : il ressort de ce même document, établi par De Lijn, qu’aucune société européenne n’a été en mesure de rivaliser avec le prix proposé par BYD. Ce qui est d’autant plus préoccupant, pour tout le continent, qu’avec le Pacte vert, l’Union européenne vient d’ouvrir un immense marché pour les technologies vertes. Or, c’est actuellement la Chine qui axe sa stratégie de croissance sur la desserte de ce marché. Après les panneaux solaires, les batteries, puis les voitures et les bus, et bientôt les éoliennes…

Pourtant, l’Europe dispose, elle aussi, d’à peu près tous les outils que la Chine déploie agressivement : l’échelle, les capitaux, les mécanismes de subvention appropriés, un marché intérieur et les garde-fous permettant de le protéger contre les distorsions de concurrence. Reste, pour une union de 27 États membres, à élaborer une stratégie industrielle commune. La prochaine Commission devra s’y atteler en priorité.

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