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L’Open Vld est devenu un parti zombie
13·06·23

L’Open Vld est devenu un parti zombie

Ancien consultant en communication pour différents partis politiques, Noël Slangen est chroniqueur politique pour le quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

NICOLAS MAETERLINCK (BELGA)

Noel Slangen
Auteur
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Comme un naufragé, l’Open Vld s’agrippe à Alexander De Croo, persuadé que la personnalité du Premier ministre suffira pour peser sur les prochaines élections. C’est une erreur. Dans le passé, jamais la popularité de comètes politiques telles que Marc Verwilghen et Maggie De Block n’a rejailli sur le parti. Cela ne fonctionne que si le leader incarne réellement le parti, comme Conner Rousseau et Bart De Wever aujourd’hui, et Yves Leterme, Steve Stevaert et Guy Verhofstadt par le passé. De Croo, lui, personnifie au mieux ce qui ne va pas chez les libéraux.

La Flandre compte davantage de libéraux que d’électeurs de l’Open Vld. Il existe un marché pour le libéralisme, car nos libertés sont menacées, les chances de s’en sortir diminuent, l’entrepreneuriat n’est quasiment plus encouragé et l’État n’a jamais été aussi cher et obèse qu’aujourd’hui. Pourtant, pour l’électeur, l’Open Vld ne constitue plus une réponse crédible à ces défis. Le Grote Peiling, à savoir le grand sondage mené par Het Laatste Nieuws, en fait la démonstration douloureuse : les bleus saignent de partout, et leurs électeurs rejoignent presque tous les autres partis, aussi bien la N-VA que Vooruit.

Lorsque j’écris un article critique sur l’un ou l’autre parti, les fans du parti en question truffent leurs invectives de références à la situation précaire de l’Open Vld. Il leur échappe manifestement que j’ai coupé les ponts avec ce parti depuis près d’une décennie et que je n’offre plus de services de communication politique depuis 20 ans. Si aujourd’hui, il m’arrive encore de donner des conseils à des politiques, c’est un verre de vin à la main et sans distinction de parti. Toutefois, je ne sais pas quel conseil je pourrais encore donner à l’Open Vld.

Egbert Lachaert (Open VLD): « La N-VA n’est pas capable de gouverner sans essayer de tuer ses partenaires »

Plusieurs partis se trouvent aujourd’hui dans une situation périlleuse, mais aucun autre parti n’a eu l’idée fâcheuse d’organiser un bureau de parti supplémentaire, pris de panique après un sondage désastreux. L’Open Vld est devenu un parti zombie : il bouge encore, mais on n’y décèle plus le moindre signe de vie. Les libéraux ont joué tous leurs atouts pour obtenir le poste de Premier ministre, mais qu’en font-ils, de ce poste ? À chaque tentative de réforme, le Premier ministre constate que le gouvernement manque de motivation, alors que c’est justement à lui de susciter cette motivation. De surcroît, l’électeur en a assez de la politique opportuniste du parti, caractérisé par des dynasties et des clans.

Pour trouver son salut, le parti doit faire table rase, recommencer d’une page blanche. Le problème, c’est que pour se réinventer, un parti a besoin d’un leadership fort. Dans tous les partis chez qui ça fonctionne, une personne se distingue. Mais l’Open Vld ne dispose pas d’une telle personne. Même pas le Premier ministre.


Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, les présidents de partis flamands se dévoilent dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar. Chaque semaine, un président différent sera mis en lumière. Au programme: une biographie le lundi, ainsi qu’une vidéo et un article/interview le mercredi.

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