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Le retour de Rousseau: une nécessité plus qu’un choix pour Vooruit
12·04·24

Le retour de Rousseau: une nécessité plus qu’un choix pour Vooruit

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Belga

Oubliez le Conner des tirades nocturnes méphitiques, oubliez le Conner ciblé par d’obscures allégations de comportement inapproprié, oubliez le Conner s’adressant, le visage crispé, à la presse et au grand public, contraint de s’étendre sur sa petite personne plutôt que sur la politique. Oubliez donc tout cela, l’ami Conner, le « mateke » comme on le surnomme affectueusement en Flandre, revient sur le devant la scène. C’est en tout cas ainsi que la présidente de Vooruit, Melissa Depraetere, a annoncé le retour de son prédécesseur : « Mon compagnon de route, mon “mateke”, notre Conner est de retour ».

Reste désormais à savoir si ce retour en politique sera aussi un retour en grâce. Rousseau pourra-t-il retrouver la candeur de ses débuts ? Redevenir le Conner d’antan, cette présence rafraîchissante à la rue de la Loi ? Celui qui n’avait pas froid aux yeux, qui avait trouvé sa voix, son style bien à lui, qui ne craignait pas de tordre le cou aux clichés et aux tabous, qui avait donné un nouvel élan à un parti à bout de souffle, qui avait su convaincre son pairs en négociateur pragmatique et digne de confiance. Avec un tel président, le Vooruit pouvait partir en guerre. Séduire les jeunes et les indécis. En lui, la N-VA avait trouvé un partenaire adéquat pour négocier – à terme – avec le PS. Il avait même été pressenti comme Premier ministre… Avant que cette belle histoire ne s’enlise dans de tristes déboires d’ordre privé.

Qui est Conner Rousseau, le président de Vooruit qui casse les codes des partis traditionnels ?

Ses partisans lui étaient toutefois restés fidèles. Dans la frénésie médiatique suscitée par des allégations de comportement inapproprié, ils s’étaient ralliés derrière leur héros. Puis il y eut l’incident du café de Sint-Niklaas et l’intéressé avait disparu de la circulation. Personne ne peut dire aujourd’hui s’il gardera la même aura. Quant à savoir s’il pourra être crédible sur le plan politique sans que sa personne ne lui porte préjudice, il devra le démontrer.

En tout état de cause, il n’étonne personne que Vooruit le réintronise aujourd’hui à grand renfort de tambours et trompettes. Dans les sondages, les socialistes flamands sont aux abois : un réveil s’imposait. L’enthousiasme affiché par la grande annonce sonne dès lors un peu faux : ils n’avaient tout simplement pas le choix. Non pas que Vooruit soit le parti d’un seul homme, mais sans Rousseau, il n’a pas l’étincelle nécessaire pour faire la différence. Melissa Depraetere, Caroline Gennez, Jinnih Beels, Frank Vandenbroucke : tous ont besoin de lui pour tirer le parti vers le haut, même depuis le bas de la liste.

Cette situation révèle aussi la complexité de la situation. Conner doit revigorer le parti, mais Melissa Depraetere en est toujours présidente. Ce n’est qu’un demi-comeback, à travers une question posée directement aux électeurs : veulent-ils encore de lui ?

Un perdant, il y en aura au moins un. Conner devrait passer devant Kurt De Loor, actuel numéro trois de la liste en Flandre-Orientale, qui perdrait ainsi virtuellement son siège après vingt ans de bons et loyaux services. L’homme s’est pourtant déjà dit ravi du retour du roi. Plus qu’à convaincre les électeurs, et le mateke pourra officiellement renaître de ses cendres.

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