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Journée familiale à Plopsaland: « Cela démontre que certains partis possèdent vraiment trop d’argent »
14·09·23

Journée familiale à Plopsaland: « Cela démontre que certains partis possèdent vraiment trop d’argent »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

BELGA (NICOLAS MAETERLINCK)

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

« Une journée familiale pour le plaisir, pour l’aventure et pour un brin de magie. » Voilà comment la N-VA présentait son grand événement annuel, dimanche passé, à Plopsaland. Pour l’occasion, le parti nationaliste flamand a loué l’intégralité du parc d’attractions de La Panne. Et le parti de préciser : « Tout le monde est le bienvenu dans la famille N-VA. N’hésitez donc pas à inviter votre famille, vos amis et vos voisins. »

La seule chose à faire, pour participer, était de s’affilier au parti pour la somme de 12,50 euros. La cotisation des moins de 31 ans s’élève à 5 euros, et chaque membre supplémentaire de la famille ne doit s’acquitter que de 2,50 euros. Ainsi, une famille composée de deux parents de trente ans et de deux enfants paie au total 12,50 euros de cotisation. Pour participer à la journée de la N-VA, cette famille a dû débourser 30 euros pour entrer au parc d’attractions, au lieu de 194 euros. Cependant, ces 30 euros leur donnaient droit à des consommations dans le parc. Conclusion : la famille a pu économiser 181,50 euros.

La N-VA n’est pas le seul parti à louer un parc d’attractions. Vooruit a également fait le déplacement à Plopsaland en juin, tout comme le CD&V l’année dernière. Le Vlaams Belang, lui, a loué Bobbejaanland, après être aussi passé par Plopsaland auparavant.

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Une kermesse pas comme les autres

« Ce genre de journée familiale permet indubitablement aux partis de conserver leurs membres, voire d’en attirer de nouveaux », explique le professeur Bram Wauters (UGent), qui a réalisé une étude sur les membres des partis en Flandre. « Si les gens s’affilient à un parti, c’est avant tout pour des raisons de contenu. C’est parce qu’ils veulent changer la société ou peser sur les décisions politiques. Cependant, pour 15 à 30 pour cent des membres de partis, le contenu ne joue aucun rôle. Ces personnes deviennent membres en raison des activités sociales organisées par les partis, ou pour obtenir des avantages matériels. »

Par ces journées familiales, les partis font d’une pierre, deux coups : une réduction alléchante et une activité commune. Mais ces événements leur coûtent bien plus qu’une kermesse aux boudins ou un souper moules.

« Cela démontre que certains partis possèdent vraiment trop d’argent. »

Le montant demandé par les parcs d’attractions demeure secret, mais Bobbejaanland ne nie pas l’intérêt commercial de ces journées. « Il n’y a pas que les partis qui organisent des journées familiales. De grandes entreprises le font également. Ces journées sont très importantes pour nous, car elles nous assurent un nombre élevé de visiteurs pour un prix commercial. Qu’importe la météo du jour. » Mais à la différence des entreprises, les partis financent ces journées avec l’argent du contribuable.

« Voilà qui fait mal », déclare Nicolas Bouteca, professeur de politologie à l’Université de Gand. « Cela démontre que certains partis possèdent vraiment trop d’argent. »

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La dotation des partis

Les montants généreux que perçoivent les partis se calculent en fonction du nombre de sièges qu’ils obtiennent. Tout le monde – citoyens, experts ET responsables politiques – s’accorde à dire depuis des années que les partis touchent trop d’argent. Il n’en demeure pas moins que les politiciens sont peu enclins aux sacrifices, a fortiori un an avant les élections. Il faut savoir que les partis se répartissent une enveloppe globale de 75 millions d’euros par an. Et contrairement aux Pays-Bas, nos partis sont libres d’utiliser leur dotation comme bon leur semble. Pour louer un parc d’attractions, par exemple.

« Un congrès représente une manière bien moins onéreuse de rassembler des membres. De plus, nous y voyons une plus grande plus-value sociétale, déclare M. Bouteca. Les journées dans un parc d’attractions s’éloignent de ce que nous pouvons attendre des partis, à savoir qu’ils se penchent sur des idées. Mais bon, elles permettent de faire de jolies photos et de placer une petite phrase dans les journaux. » Ce que la presse a peu mentionné, par contre, c’est que le week-end dernier, le PTB a organisé son festival annuel, Manifiesta. Une journée familiale, certes, mais avec des débats et des conférences. Et surtout : sans un président de parti qui se fait photographier dans la forêt enchantée du lutin Plop.


Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, les présidents de partis flamands se sont dévoilés dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar. Retrouvez la bande-annonce:

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