Les électeurs et électrices flamands pourront voter pour un nouveau parti lors des prochaines élections : le BoerBurgerBelangen (BBB) entend en effet copier la réussite du BBB néerlandais. « Nous tablons sur minimum un élu ou une élue par province », affirme son président, Filip Boone.
Aux Pays-Bas, le BoerBurgerBeweging (note du traducteur : Mouvement agriculteur-citoyen) est LE phénomène politique de l’année. Sorti de nulle part, il est devenu en mars, sous la direction de Caroline van der Plas, le plus grand parti de la Première Chambre (le Sénat néerlandais).
Le BBB a beau être en forte baisse dans les sondages organisés en vue des prochaines élections aux Pays-Bas, cela n’empêche pas son alter ego flamand d’essayer d’importer son succès en Flandre. C’est en effet hier qu’a été lancé officiellement le BoerBurgerBelangen. Si le mot « Beweging » n’apparaît pas dans son nom, il a la même abréviation (BBB) que son pendant néerlandais et poursuit le même objectif que ce dernier, à savoir donner une voix politique aux protestations du secteur agricole contre la politique du gouvernement en matière d’azote.
L’union fait la force
« Pour autant, notre programme ne se limite pas à l’agriculture et à l’azote », nuance Filip Boone, le président de ce nouveau venu sur la scène politique. « Le système politique en est un autre volet important. Nous pensons que celui-ci pourrait fonctionner avec nettement moins de ministres et de cabinets. Il faut également beaucoup plus de transparence sur des questions telles que Où va l’argent du contribuable ? et Où peut-on réaliser des économies sur l’appareil étatique ? Dans notre programme, nous abordons en outre des thèmes tels que l’enseignement, l’accueil des enfants et les soins aux personnes âgées. »
Le BBB flamand est le fruit d’une fusion entre deux initiatives qui l’ont précédé. En Campine, l’agricultrice Tine Hermans avait déjà lancé un BBB alors qu’en Flandre occidentale, Filip Boone, agent immobilier dans le secteur agricole, avait créé le parti Gezond Burger Verstand Vlaanderen (GBVV, « Le bon sens citoyen de Flandre » ndt). Ces deux initiatives débouchent aujourd’hui sur un seul BBB, avec le « bon sens » comme leitmotiv. « Nos sympathisants et sympathisantes étaient désireux de collaborer », indique Hermans. « Il y a tellement de morcellement de nos jours, alors qu’on sait bien que c’est l’union qui fait la force. »
Le BBB flamand doit toutefois s’attendre à une solide opposition lors des prochaines élections, avec un CD&V qui se profile plus que jamais comme le parti des agriculteurs et un Vlaams Belang qui a décidé lui aussi de s’emparer de ce thème. Qui plus est, un parti doit obtenir au moins cinq pour cent des suffrages pour pouvoir décrocher un élu ou une élue.
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Un parti qui repose déjà sur une vraie structure
Le BBB se veut toutefois ambitieux. « Notre objectif est de décrocher au moins un élu ou une élue par province, tant à la Chambre qu’au Parlement flamand », déclare Boone. « Nous ambitionnons également d’être davantage qu’un simple parti contestataire. Contrairement au Vlaams Belang, nous voulons apporter des solutions et sommes dès lors disposés à monter dans un gouvernement après les élections. »
Le BBB, c’est aussi un parti qui s’appuie déjà sur une vraie structure. À l’en croire, il possède déjà près de quatre cents membres, ainsi qu’une direction nationale, une antenne dans chaque province flamande et deux sections locales, à Peer et à Bree. « Et nous allons encore renforcer cette structure », lance Filip Boone. « C’est pourquoi nous recherchons des candidats et candidates pour étoffer nos listes et allons organiser un congrès afin, notamment, d’élire un·e président·e et un·e sous-président·e. Tine et moi-même exerçons actuellement ces fonctions ad interim, mais comme nous sommes un parti démocratique, c’est à nos membres qu’il appartient de désigner un un·e président·e et un·e sous-président·e à titre définitif. »
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