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Crèches en crise : les élus flamands totalement déconnectés de la réalité
05·10·22

Crèches en crise : les élus flamands totalement déconnectés de la réalité

Tous les mercredis, notre responsable éditoriale, Joyce Azar, propose dans l’émission Matin Première (RTBF) une chronique vue de Flandre. Une fenêtre ouverte sur l’actualité du nord du pays.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Eric Steffens et Joyce Azar
Auteure

La présidente du Parlement flamand, Liesbeth Homans, est fustigée de toutes parts depuis son étonnante intervention lors d’un débat sur l’accueil de la Petite enfance. Ses propos ont fait scandale. Ils ont aussi dans la foulée ravivé les critiques sur le manque de réactivité du gouvernement flamand face à la crise que connaît le secteur des crèches. 

La scène s’est déroulée samedi dernier, lors d’un débat parlementaire sur les mesures prises par le gouvernement Jambon. L’une de ces mesures est consacrée à l’accueil de la Petite enfance qui recevra, d’ici 2027, 100 millions d’euros supplémentaires par an. 

Pour les principaux acteurs de terrain, cette somme est toutefois insuffisante pour remédier à la crise profonde que subit le secteur : manque de places, pénurie de personnel, baisse de la qualité de l’accueil qui a récemment mené à des drames… Depuis plusieurs mois déjà, le secteur tire la sonnette d’alarme. De plus en plus de crèches se voient contraintes de fermer leurs portes, ce qui laisse d’innombrables parents livrés à eux-mêmes. 

« Les mères, premières victimes »

Les acteurs de terrain ne sont pas les seuls à dénoncer le manque de budget. Lors du débat de samedi, la députée flamande Lise Vandecasteele (élue du PVDA), a elle aussi dénoncé la situation et les conséquences néfastes qu’elle peut avoir pour les femmes. « Lorsqu’une crèche ferme, ce sont les enfants et les mères qui en paient le prix », a-t-elle lancé, en ajoutant que la politique du gouvernement flamand constituait un frein à l’émancipation des femmes et un retour à une époque où les mères étaient obligées de rester aux fourneaux. 

Crise sanitaire: les femmes paient à nouveau le plus lourd tribut

Juste après l’allocution de Lise Vandecasteele, Liesbeth Homans a jugé opportun d’y ajouter une petite remarque personnelle : « Chère collègue Vandecasteele, je ne sais pas si vous vous rendez compte qu’il y a généralement deux parents et qu’il existe aussi un père. Mes enfants sont d’ailleurs chez leur papa », a rétorqué Liesbeth Homans, sous les applaudissements de nombreux ministres et députés. 

Regardez l’intervention de Lise Vandecasteele suivie de cette de Liesbeth Homans ci-dessous :

 

Une « Marie-Antoinette » contemporaine

Cette intervention a eu l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux, où les internautes ont été extrêmement nombreux à exprimer leur indignation. 

On a notamment reproché à Liesbeth Homans son manque de neutralité. Il est en effet assez inhabituel qu’un président de parlement (dans ce cas-ci membre de la N-VA) participe littéralement à un débat, et qu’une telle intervention soit de surcroît accueillie par une forme d’hilarité et une salve d’applaudissements au sein de l’hémicycle. 

On reproche aussi à Homans, et à ceux qui l’ont applaudie, d’être totalement déconnectés de la réalité vécue par les citoyens. Dans une tribune relayée par le magasine Knack, le politologue de la VUB, Jonathan Holslag, rappelle que la présidente du Parlement flamand gagne environ 23.000 euros bruts par mois, soit 5 fois plus qu’un salaire moyen. Pour lui, Liesbeth Homans a prouvé par sa réaction qu’elle était une sorte de « Marie-Antoinette contemporaine » qui suggère des solutions totalement irréalistes. 

La suite de la chronique de Joyce Azar sur le site Auvio de la RTBF :

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