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COP 27 : la Flandre brille par son absence
08·11·22

COP 27 : la Flandre brille par son absence

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

JAMES ARTHUR GEKIERE (BELGA)

Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Le sommet pour le climat vient de débuter en Égypte, où, la semaine prochaine, les dirigeants de la planète se presseront pour étaler leur bonne volonté. Il est en revanche loin d’être certain que leurs discours se traduisent en actes, pourtant nécessaires. Pire encore : après avoir multiplié les excuses, la Flandre sera absente de cette manifestation.

La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), ne participera donc pas au sommet. Toutes sortes d’explications ont été avancées pour justifier ce désistement. D’abord, le gouvernement flamand aurait une montagne de dossiers difficiles à traiter cette semaine. On s’en doute. Ensuite, les droits des femmes, qui sont bafoués en Égypte. C’est indiscutable. Mais s’il faut en faire un critère, la liste des pays où les ministres flamands peuvent mettre les pieds devient extrêmement restreinte. Et l’on peut par exemple s’interroger sur les raisons qui ont justifié le voyage du ministre-président, Jan Jambon, aux Émirats arabes unis l’année dernière. La situation n’y est clairement pas meilleure.

Bref. Le gouvernement flamand participera aux débats à distance pour contribuer à définir la position de la Belgique — sous l’égide de l’Union européenne, rappelons-le. Or, la ligne de l’UE est déjà fixée. Dès lors, certains responsables s’interrogent : qu’est-ce que la Flandre peut donc bien aller faire là-bas ? De toute façon, le sommet n’accouchera pas d’une révolution. Et les éditions précédentes montrent bien que rien n’est jamais gravé dans le marbre. Ces sommets sont des événements organiques durant lesquels des positions implacables peuvent être amenées à évoluer.

Urgence climatique : l’échec du gouvernement flamand

Mais lorsque des revirements se produisent, ils sont le plus souvent le fruit de négociations menées en marge de la manifestation. Lors des réunions Zoom auxquelles assistera Zuhal Demir, la ministre sera donc mise devant le fait accompli. D’ailleurs, le premier revirement commence déjà à se dessiner. Après trente ans, la question de l’indemnisation des pays en développement — qui ne sont pas à l’origine de la crise climatique, mais en paient le plus lourd tribut depuis des années — va enfin être abordée. Le gouvernement flamand s’y oppose, mais il ne pourra faire entendre sa voix qu’à distance. Si l’UE plie, il sera facile d’affirmer que la décision a, encore une fois, été prise à notre place.

« L’attitude du gouvernement flamand et l’absence de Zuhal Demir prouvent surtout que la question du climat ne constitue pas une véritable priorité à ses yeux. »

En réalité, l’attitude du gouvernement flamand et l’absence de Zuhal Demir prouvent surtout que la question du climat ne constitue pas une véritable priorité à ses yeux. Et c’est son droit de déterminer les chantiers auxquels il souhaite s’atteler en premier. Mais qu’il le dise alors clairement, plutôt que de se répandre en excuses. Les électeurs sauront au moins à quoi s’en tenir.

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