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13·12·16

La chute du gouvernement Michel n’est plus un tabou

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo Twitter (cc)

La campagne-choc de la N-VA contre les juges sonnerait-elle le glas du gouvernement Michel ? Quoi qu’il en soit, au sein de la majorité, l’organisation d’élections anticipées en 2017 n’est plus un tabou. Au CD&V, on estime que la N-VA œuvre dans ce sens. Et cette dernière, en affichant une ferme assurance, n’exclut pas un tel scénario. « L’atmosphère est tellement pourrie qu’un rien suffira à tout faire voler en éclats. » 

« À l’image de Geert Wilders, Bart De Wever joue avec le feu »

« C’est une campagne à la Geert Wilders. » Lors de son passage dans l’émission De Zevende dag, c’est par cette critique acérée que Gwendolyn Rutten, la présidente de l’Open VLD, a réagi à la campagne menée par la N-VA. « Bart De Wever joue avec le feu », a-t-elle ainsi déclaré au sujet des propos de ce dernier, qui a accusé les juges d’être des « militants » « coupés des réalités ».

Le week-end dernier, l’Open VLD et le CD&V se sont fait couper l’herbe sous le pied. À travers quelques déclarations polémiques, la N-VA, partenaire de la coalition, est de nouveau parvenue à donner le ton quelques jours durant. « On avait bien prévu que l’Open VLD et le CD&V réagiraient violemment », commente un membre de la N-VA. « Lorsque la campagne a été annoncée en interne dans le parti, on nous a également dit qu’il faudrait bien tirer profit d’une telle situation. Une riposte acerbe de l’Open VLD et du CD&V est à notre avantage, puisqu’elle nous permet de mieux nous positionner. »

Voilà qui vient confirmer l’idée selon laquelle la N-VA s’intéresse davantage à son propre cas qu’à la survie du gouvernement fédéral. Une réflexion qui occupe déjà les esprits des autres partis depuis quelque temps, mais qui commence à prendre des formes concrètes ces dernières semaines. « De plus en plus de membres de la majorité estiment que la N-VA manœuvre de manière à provoquer des élections anticipées en 2017 », entend-on dire.

Troisième campagne de la N-VA

Le CD&V, surtout, estime qu’avec une communication d’une telle vigueur, la N-VA s’achemine vers des élections anticipées. « On dirait que la campagne a déjà débuté », affirme ainsi un haut responsable du CD&V. D’abord avec la campagne Mensenmaat (« À taille humaine »), où des ministres s’épanchent sur leur vie privée. Ensuite, il y a trois semaines, à travers la campagne De Verandering Werkt (« Le changement, ça fonctionne »). Et à présent avec cette sortie sur les juges « coupés des réalités ».

Notons d’ailleurs qu’à la N-VA, les différentes sources interrogées ne se bousculent pas pour démentir un tel scénario. « Ce qui est certain, c’est que dans la coalition, l’ambiance ne s’améliore pas », commente un parlementaire. Une autre source, haut placée au sein de la N-VA, exprime sa frustration à l’égard du Premier ministre. « Il s’est engagé à conduire la réforme de l’impôt sur les sociétés, mais je ne vois rien venir. Tant que cette question n’est pas réglée, je n’exclus rien. »

Ainsi, une dynamique dangereuse s’est installée dans le gouvernement fédéral. D’une part, le CD&V craint que la N-VA table sérieusement sur une chute du gouvernement et, d’autre part, la N-VA ne bouge pas le petit doigt pour le démentir. « Si tout le monde se met à envisager la chute du gouvernement, une petite secousse peut suffire à tout faire voler en éclats », fait valoir un observateur.

Toute la question est de savoir à qui profiterait une réelle remise à plat. Pour l’heure, aucun des partis de gouvernement n’a réellement quoi que ce soit à y gagner. Mais des trois partis flamands, c’est sans doute la N-VA qui en ressortirait la moins abîmée. Avec ses opinions tranchées et sa stratégie de communication bien rodée, le parti affiche en effet une assurance à toute épreuve. Et dans les sondages, elle continue de damer le pion aux autres partis.

« De plus, l’organisation d’élections fédérales avant les communales de 2018 tournerait probablement à l’avantage de Bart De Wever », analyse un responsable politique de premier plan. « Il aurait alors le champ libre pour constituer une coalition à Anvers sans être gêné par l’approche des élections fédérales. »

Cela dit, la chute du gouvernement entraînerait la tenue d’élections en 2017 (fédérales), 2018 (locales) et 2019 (régionales et européennes). Pour l’heure, la majorité considère que la mise en place d’un gouvernement qui serait paralysé par ces différents scrutins serait encore pire que l’immobilisme de la formation actuelle. Mais une fois cette conviction ébranlée, l’appel des urnes se fera d’autant plus pressant.

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