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Ryanair carbure aux subventions et à l’exploitation de son personnel
14·09·22

Ryanair carbure aux subventions et à l’exploitation de son personnel

Ancien consultant en communication pour différents partis politiques, Noël Slangen est chroniqueur politique pour le quotidien Het Laatste Nieuws.het

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

NICOLAS MAETERLINCK (Belga Image)

Noel Slangen
Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Ce n’est pas parce que le dirigeant de Ryanair, Michael O’Leary, nous a habitués à voyager comme du bétail qu’il doit se croire autorisé à nous prendre pour des jambons. Qu’espérait-il obtenir en annonçant à grand fracas le retrait de sa compagnie aérienne de l’aéroport de Zaventem ? D’abord, les deux avions – car il n’y en a que deux ! – qui stationnent à Bruxelles-National quittent rarement le sol en hiver. Ensuite, il prétend que cette décision serait liée à la taxe sur les billets d’avions imposée par la Belgique : ce n’est que pur effet de manche. Car cette taxe, il la paie bel et bien à Charleroi. Et s’il envisage, comme il l’a annoncé, une reprise de ces vols en avril, la saison estivale, plus lucrative, aura certes débuté, mais cette même contribution sera toujours en vigueur.

La taxe sur les vols imposée par la Belgique est moins élevée que dans nombre de pays voisins, sans compter qu’elle est insignifiante au regard du coût social réel du transport aérien. Les aéroports européens, et les pays dans lesquels ils se situent, distribuent subventions et avantages à tour de bras afin d’attirer des liaisons et des voyageurs chez eux plutôt que chez la concurrence.

En Europe, l’union fait totalement défaut en matière de transport aérien, a fortiori lorsqu’il s’agit de promouvoir des solutions plus respectueuses du climat, notamment des TGV internationaux. Ryanair ne carbure pas au kérosène, mais à l’esbroufe, aux subventions et à l’exploitation de son personnel. En Belgique, une PME qui traiterait ses collaborateurs de la sorte serait fermée sur-le-champ.

Comment la grève chez Ryanair est devenue inévitable

Rendons à César ce qui appartient à César : c’est Michael O’Leary qui a, le premier, permis aux personnes dont le budget est limité de voyager en avion. Mais depuis, le marché a explosé : d’innombrables compagnies à bas coût proposent de bien meilleurs services à prix bradés. Le système Ryanair repose sur les frais cachés, les suppléments, la course aux économies et le dumping social. Il ne peut persister que tant que la concurrence est tenue à distance. C’est précisément l’objectif que poursuivait O’Leary en s’établissant à Zaventem. Constatant que son projet a fait long feu, il cherche désormais à utiliser ce retrait hivernal pour monter les autorités les unes contre les autres encore davantage.

« Ryanair ne carbure pas au kérosène, mais à l’esbroufe, aux subventions et à l’exploitation de son personnel. »

Le départ de Michael O’Leary ne signe pas la fin des vols à bas coût. D’autres sociétés, plus respectables, viendront s’engouffrer dans la brèche. Ryanair est un parasite. Comme un virus, elle cherche toujours, à l’échelle de l’Europe tout entière, la solution de facilité. Si l’Europe permet à une telle entreprise de prospérer, c’est qu’elle a encore beaucoup de travail à faire sur elle-même.

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