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Port d’Anvers: doubler le transport de marchandises par rail, cette fois, c’est la bonne ?
07·04·23

Port d’Anvers: doubler le transport de marchandises par rail, cette fois, c’est la bonne ?

Dirk Hendrikx est journaliste pour le quotidien anversois Gazet Van Antwerpen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

JONAS ROOSENS (BELGA)

Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Revoilà l’éternelle rengaine au sujet du port d’Anvers : si tout se déroule comme prévu, la part du rail dans le transport de marchandises sera amenée à doubler d’ici à 2030. C’est ce qu’ont fait savoir, hier, le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), et le directeur général du port d’Anvers, Jacques Vandermeiren, à l’occasion du lancement de la nouvelle gestion de la gare de triage d’Anvers-Nord — la deuxième plus grande en Europe, avec 126 voies, qui est essentielle pour la fluidité du transport ferroviaire.

À l’heure actuelle, plus de la moitié des marchandises sont acheminées du port par péniche, environ un tiers par camion et 7 % par rail — un chiffre qui devrait donc être porté à 15 %.

Rien de nouveau sous le soleil pour celles et ceux qui s’intéressent à la politique portuaire. Car cela fait déjà bien des années que ce doublement miraculeux est devenu, chez les décideurs, un mantra répété à longueur de discours et d’entretiens. Or, pendant tout ce temps, ce pourcentage n’a pas bougé d’un iota. Tout au contraire, la part du ferroviaire a même diminué ces deux dernières années.

Les spécialistes ont donc accueilli l’annonce d’hier par un haussement d’épaules : ils ne croient que ce qu’ils voient. Il faut dire que l’enjeu est colossal : ce doublement permettrait de réduire de 11 millions le nombre de trajets par camion, avec à la clé un désengorgement des routes et une réduction des émissions de CO₂ de 1,8 million de tonnes.

SNCB : davantage de trains devront circuler, mais qui va payer ?

Georges Gilkinet et Jacques Vandermeiren font valoir que le renforcement de l’efficacité de la gare de triage constitue un excellent point de départ pour atteindre le résultat escompté. Une enveloppe de 33 millions d’euros a été débloquée pour les infrastructures, mais ce n’est pas tout : un accord a — enfin — été conclu avec Lineas, l’ancienne filiale de fret de la SNCB, une entreprise indépendante depuis toujours et détenue en grande partie par une société d’investissement européenne.

Jusqu’à présent, c’est Lineas qui avait le contrôle de la « bosse de triage », l’installation centrale où les trains de marchandises peuvent être assemblés rapidement et efficacement. Les entreprises de fret concurrentes n’avaient jusqu’ici que deux solutions : aller voir ailleurs ou conclure un accord avec Lineas. C’est terminé : même un géant étranger, comme l’allemand DB Cargo, bénéficie désormais du même espace de triage et des mêmes conditions que Lineas. Visiblement, le ministre est parvenu à faire pression sur Lineas en imposant des conditions financières pour l’utilisation des voies.

Georges Gilkinet reçoit ainsi des louanges de toutes parts pour son approche méthodique « Enfin un ministre qui a une vision », résume une source proche du dossier. Mais les crédits octroyés par l’État sont faibles : le ministre doit donc faire avec les moyens du bord. Et même avec une gare de triage plus performante, les camions resteront une alternative moins contraignante. Ce succès, il faudra donc le voir pour le croire.

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