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kuisine: l’interview food de l’autrice Annelies Verbeke
07·04·23

kuisine: l’interview food de l’autrice Annelies Verbeke

DaarDaar complète son menu avec kuisine, guide food et culture qui décortique chaque mois les coups de fourchette en Flandre de notre journaliste Virginie Dupont. Le tout joliment assaisonné par l’illustratrice Donatienne Nieus.

kuisine est un petit farci garni de bons plans et de belles rencontres, cuit à basse température avec le soutien de Charles Liégeois, Uhoda l’Épicerie, Les Coudes sur la Table et Atelier FRA.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Illustrations Donatienne Nieus

Virginie Dupont
Auteure

Par ici la bonne soupe (froide) 

Autrice de plusieurs romans traduits notamment en français, la Flamande Annelies Verbeke s’est également fait remarquer à travers ses recueils de nouvelles et ses pièces de théâtre. Afin de faire connaissance, nous lui avons demandé ce qu’il y avait dans son frigo.

Végétarienne ou viandarde ?

« En principe, je suis végétarienne, mais je mange du poulet ou du poisson une fois par semaine, notamment pour mon compagnon et mes beaux-enfants qui sont fans de viande. Il m’arrive aussi d’en cuisiner spécialement pour eux. J’ai décidé de ne plus manger de viande du tout vers l’âge de 16 ans. Je n’ai jamais aimé les steaks saignants ou la viande de porc, ça n’a donc pas été un effort. À l’époque, ce n’était pas courant. Je devais me justifier en permanence, alors que ceux qui consomment de la viande ne sont absolument pas tenus de le faire. Hormis les croquettes de fromage, les végétariens n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent au restaurant. Heureusement, l’offre et les mentalités ont beaucoup évolué, au restaurant comme au supermarché. Petit à petit, j’ai recommencé à manger du poulet, notamment parce que je ne peux pas résister à la délicieuse odeur du poulet rôti. Une à deux fois par an, je mange aussi du canard et de la dinde. Bref, je peux craquer pour de la volaille. Par ailleurs, j’ai réduit ma consommation de fromage et j’opte volontiers pour un plat végane, mais le véganisme est un peu trop strict pour moi. »

Sucré ou salé ?

« Ça dépend de mes hormones… À plusieurs reprises, j’ai arrêté la cigarette, puis je me suis remise à fumer. Aujourd’hui, je ne fume plus depuis quelques mois, et je ne bois plus d’alcool. Résultat : je mange plus de chocolat, alors que je n’en ressentais pas vraiment le besoin auparavant. On m’a expliqué que je compensais sans doute le manque de sucre de l’alcool (même si je ne buvais pas tant que ça). C’est étrange que notre corps réclame une substance nocive. »

Si vous deviez participer à une émission culinaire, vous seriez candidate ou membre du jury ?

« Je ne sais pas. Je cuisine presque tous les jours, mais je ne suis pas une experte. Par chance, mes deux parents sont de très bons cuisiniers. Ils m’ont transmis cette habitude sans jamais privilégier un mode d’alimentation sain au détriment du goût. Mais de là à participer à une émission culinaire… »

Votre plat préféré ?

« Difficile à dire. Ça dépend du moment, du pays, du contexte, de la météo. J’aime particulièrement les cuisines italienne, grecque, turque, thaïlandaise et japonaise. Mais les plats typiquement belges me goûtent aussi, comme de simples moules-frites. J’aime la justesse et la simplicité de la cuisine italienne, ce n’est pas pour rien qu’elle a conquis le monde. Vous ne me verrez donc jamais bouder une assiette de pâtes. Les plats grecs et turcs, truffés de légumes, d’huile d’olive et d’ail, sont réconfortants et nourrissants. Et au Japon, j’ai vécu des expériences gustatives incroyables, c’est une cuisine tellement raffinée. »

Et votre spécialité ?

« Quand il fait froid, j’adore préparer un gratin de pommes de terre, de céleri-rave et de noix (très finement hachées), dans une sauce réduite à base de crème et de lait entier avec de l’ail et du fromage par-dessus. À glisser 40 minutes au four. Ce gratin peut se suffire à lui-même ou être servi en accompagnement. »

Qu’y a-t-il toujours dans votre frigo ?

« La base pour moi, ce sont les légumes. J’aime leur goût, mais aussi leurs formes et leurs couleurs. Chaque semaine, je vais chercher un panier de légumes dans une coopérative bio. Tout est cultivé sur place et il y a souvent des légumes oubliés. Je trouve ça génial, il existe tellement de variétés différentes. Parfois, je rêve de tenir un magasin de fruits et légumes que je baptiserais Verbeke Vers. »

Une Madeleine de Proust ?

« Le ragoût de ma grand-mère. Ou ses asperges à la sauce blanche. »

Quelle nourriture vous inspire sur le plan créatif ?

« Rien de spécial. Mais vu que je mange beaucoup de légumes et deux fruits par jour, je pense que c’est bon pour tout, y compris pour mon travail d’écrivaine. »


En attendant de découvrir peut-être un jour le magasin de fruits et légumes d’Annelies Verbeke, on peut dévorer son dernier livre Koede soep, tout juste paru aux éditions G.A. Van Oorschot, dans lequel elle se balade comme elle écrit : de gauche à droite. Pour échapper au rythme effréné de sa vie professionnelle, elle a bloqué deux samedis de suite dans son agenda : de La Panne à Ostende, d’Ostende à Knokke. À savourer uniquement en néerlandais.

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