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Le plafonnement européen des prix du gaz: une douche froide pour la Vivaldi
25·11·22

Le plafonnement européen des prix du gaz: une douche froide pour la Vivaldi

Stefaan Michielsen est rédacteur senior pour le quotidien De Tijd.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Ilse Driessen on Unsplash

Le débat sur le plafonnement des prix du gaz, lors du conseil européen consacré à l’énergie aujourd’hui, risque d’être mouvementé. La proposition de la Commission européenne, qui tente de rencontrer les intérêts divergents des États membres (baisse des prix pour les uns, sécurité d’approvisionnement pour les autres) prévoit de nombreuses exceptions et conditions. S’il existe bien sur le papier, le plafonnement des prix ne sera activé que très exceptionnellement.

La Commission n’a jamais été très enthousiaste à l’idée de plafonner le prix du gaz ; elle a donc réservé une fausse joie aux pays qui ont fait pression en ce sens — et en particulier à la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen), qui compte parmi les plus fervents partisans de cette idée. On ignore encore à ce stade si, et comment, on pourra en sortir quelque chose de concret.

Pour les gouvernements qui espéraient que cet instrument européen allait alléger les factures de gaz et d’électricité des familles et des entreprises de leurs pays (sachant que le prix du gaz est déterminant pour le prix de l’électricité), c’est une douche froide.

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C’est particulièrement vrai pour la Belgique. À l’inverse de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la France, le gouvernement n’a pas assez de marge de manœuvre financière pour protéger à la fois les familles et les entreprises contre l’explosion des prix de l’énergie.

En outre, notre pays est confronté à une spécificité qui lui est propre : par le mécanisme de l’indexation automatique des salaires, toute hausse du prix de l’énergie entraîne automatiquement une hausse des salaires. Pour les entreprises, c’est donc double peine, et cette situation sape leur compétitivité.

La mise en place d’un plafond européen sur le prix du gaz, de préférence à un niveau suffisamment bas, apporterait une solution à ce problème : une solution qui éviterait au gouvernement de devoir envisager des mesures douloureuses, comme une révision de l’indexation des salaires. Malheureusement pour le gouvernement Vivaldi, la Commission européenne se montre peu coopérative, et ne prend guère en compte la spécificité belge. Les syndicats voient déjà arriver l’orage. Dans un communiqué publié mardi, le syndicat chrétien a exigé que le gouvernement fédéral, faute d’instrument européen efficace, impose lui-même un plafonnement des prix. Selon quelles modalités ? Mystère.

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Le refus de l’Europe de lui emboiter le pas, n’est pas le premier revers que rencontre Tinne Van der Straeten. La semaine dernière, c’est le Conseil d’État qui remettait en question son projet de taxation des surprofits des producteurs d’électricité. Les revenus de cette taxation, déjà inscrits au budget et censés contribuer au soutien énergétique, sont plus que compromis.

Or, on l’a bien vu cette semaine, ce budget fait déjà froncer les sourcils de l’Europe. Sur ce point, la Belgique est désormais l’un des plus mauvais élèves de la classe européenne.

C’est donc la deuxième fois que le gouvernement Vivaldi se heurte à l’Europe en peu de temps. Ce qui explique certaines réactions irritées à l’égard de l’Union européenne. Or le problème ne vient pas de l’Union européenne, mais bien de l’incapacité de nos dirigeants à prendre eux-mêmes des mesures difficiles — mais indispensables.

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