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Telenet : un emblème de la Flandre bientôt noyé dans une multinationale
23·03·23

Telenet : un emblème de la Flandre bientôt noyé dans une multinationale

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Plus d’un quart de siècle après sa création sous l’impulsion du Gouvernement flamand, tout porte à croire que  Telenet s’apprête à disparaître complètement dans des mains étrangères. L’entreprise, née à l’époque d’une conjonction de conscience flamande de son potentiel et de foi dans le progrès technologique, risque à présent de devenir une filiale d’une multinationale américaine. 

En Belgique, l’absorption d’entreprises florissantes par des géants étrangers constitue une sorte de tradition. Une tradition aujourd’hui embrassée par la Flandre. S’il y a bien une entreprise qui symbolise le potentiel de l’autonomie flamande, c’est Telenet. Telenet, c’est le « bébé » de Luc Van den Brande (alors membre du CVP devenu entretemps le CD&V), le deuxième ministre-président qu’a connu la Flandre. Celui-ci voyait en Telenet un symbole d’une Région flamande consciente de son potentiel et à la pointe du progrès technologique. Avec l’appui de son partenaire financier, l’ancien holding d’ancrage flamand Gimv, Telenet allait s’affirmer comme le concurrent flamand de Proximus, qui s’appelait encore alors Belgacom.

« Pour les clients et clientes de Telenet, il n’y a pas grand-chose qui va changer à court terme. Mais Liberty Global, l’actionnaire américain qui veut prendre complètement le contrôle de Telenet, est une entreprise qui n’est pas connue pour avoir beaucoup de scrupules. »

Au cours des trente dernières années, le projet politique qu’était au départ Telenet s’est transformé en une entreprise cotée en bourse pareille à tant d’autres. Il est intéressant de constater que si la Belgique a choisi d’ancrer solidement Proximus dans le paysage des entreprises publiques, la Flandre, elle, a nettement moins accompagné le processus de développement de Telenet. Un choix en phase avec la stratégie de la région visant à promouvoir une économie de marché, avec une intervention limitée des pouvoirs publics. Dans cette optique, une étape essentielle a été franchie dès l’année 2000, lorsque tant Telenet que les réseaux câblés des intercommunales mixtes sont passés majoritairement sous pavillon américain. Le nouvel actionnariat était disposé à contribuer au financement d’investissements conséquents et les villes et communes flamandes ont alors sacrifié leur pouvoir de contrôle sur l’autel des espèces sonnantes et trébuchantes. La deuxième étape de cette stratégie flamande allait suivre il y a dix ans, sous la forme d’une offre sur la totalité des actions de Telenet. Une offre qui a certes pu être rejetée à l’époque, mais tout porte à croire que la Flandre n’a fait alors que retarder l’échéance. Car aujourd’hui, le scénario d’un nouvel échec semble peu probable. 

Pour les clients et clientes de Telenet, il n’y a pas grand-chose qui va changer à court terme. Mais Liberty Global, l’actionnaire américain qui veut prendre complètement le contrôle de Telenet, est une entreprise qui n’est pas connue pour avoir beaucoup de scrupules. La seule chose qui importe à ses yeux, c’est de maximiser le flux de dividendes en direction des États-Unis, et la Flandre n’est pour elle qu’un maillon de cette chaîne de rentabilité. On est loin de la passion idéologique des premières années… 

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