DaarDaar

Le meilleur de la presse
flamande en français

« Échanger un terroriste contre Olivier Vandecasteele: oui ou non ? » : nouvelle controverse au talk-show « De Tafel van vier »
28·04·23

« Échanger un terroriste contre Olivier Vandecasteele: oui ou non ? » : nouvelle controverse au talk-show « De Tafel van vier »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Capture d’écran de l’émission « De Tafel van vier » (Play 4)

Aubry Touriel
Auteur

« Doit-on échanger un terroriste avec Olivier Vandecasteele ? Oui ou non ? ».  Les six invités du talk-show « De Tafel van vier » se prononcent sur le sort de l’ancien humanitaire belge emprisonné en Iran en brandissant une pancarte. Sur Twitter, les critiquent fusent: il s’agit d’une pratique choquante qui s’apparente à celles des jeux télévisés alors que la vie d’un Belge est en danger.

« Gert Verhulst demande si notre pays devrait échanger Olivier Vandecasteele (détenu en Iran depuis plus d’un an) contre un terroriste. Les invités du studio lèvent des pancartes pour dire oui ou non, comme s’il s’agissait d’un jeu télévisé. C’est quoi ce bordel. #detafelvanvier », s’exclame un utilisateur de Twitter qui a ensuite posté une partie du passage en question :

À l‘heure décrire ces lignes, plus de 302.000 personnes ont vu ce tweet et les réactions vont bon train. Theo Francken, figure de proue de la N-VA et ancien secrétaire d’État, a aussi réagi mais sur le fonds, pas sur la forme :

« Non. Il avait été explicitement informé par la Sûreté de l’État qu’il serait très probablement arrêté. Il y est quand même allé. C’est sa propre responsabilité. Assadi est un atout majeur des ayatollahs. On ne peut pas les échanger. »

Marc Van Ranst, virologue et membre très actif sur Twitter, ne partage pas cette opinion  : « Le meilleur choix aurait été de ne jamais organiser un tel vote avec des pancartes OUI et NON, ou (en tant qu’invités) de ne brandir aucune pancarte. Le deuxième choix un tant soit peu honorable aurait été de répondre OUI. D’accord, vous réduisez une question compliquée à un jeu, mais vous conservez une certaine humanité. Ce que vous voulez absolument éviter, c’est de rester assis comme un empereur romain et de voter NON en baissant le pouce. »

Réactions partagées sur le plateau

Sur le plateau TV, deux participants semblent partager le même avis, mais ne donnent pourtant pas la même réponse. Rik Torfs, ancien député CD&V et ex-recteur de la KULeuven, explique pourquoi il a voté non : « On doit tout faire pour essayer de le libérer mais l’idée d’échanger des terroristes contre d’autres personnes est très dangereux à terme. Les risques de chantage sont bien réels. Il faudrait voir s’il n’y a pas d’autres possibilités, comme des sanctions néfastes pour l’Iran. »

Stijn Baert, professeur d’économie à l’Université de Gand, qui a répondu « oui », réplique : « Nous disons la même chose alors. Je trouve aussi que nous devons faire tout notre possible pour le libérer. Il a raison qu’il est difficile de négocier avec un État voyou et d’imposer des mesures juridiquement contraignantes. Sur le principe de base, j’ai dit oui, mais je suis son raisonnement. »

Pour sa part, Anastasya Chernook, influenceuse et chroniqueuse de l’émission, estime que la question nécessite plus de nuance : « Je trouve que ce choix est vraiment archaïque. C’est choisir entre la peste et le choléra ».

« OK, alors rangez les pancartes, c’était une question difficile », concède le présentateur, quelque peu perplexe.

Tafel van vier, un talk-show controversé

Démarré en septembre 2022, le nouveau talk-show de la chaîne flamande privée Play4 a déjà suscité un tollé lors de la première émission. Le présentateur Gert Verhulst (également PDG de Studio 100) avait laissé tomber une bonne trentaine de fois dans la conversation le mot « nègre » lors d’un débat sur le « wokisme ».

« Je persiste à dire que la discussion sur le wokisme doit absolument être menée. Tout comme la discussion sur le mot « n… ». Le fait que cette émission ait suscité tant de réactions cette semaine le prouve. Et je continue à penser qu’au cours des discussions, il faut appeler un chat un chat », s’est défendu Gert Verhulst à propos de l’incident au quotidien Het Laatste Nieuws, avant de le qualifier d' »erreur de jugement ».

Quelques jours après cet épisode, un collaborateur de l’émission publie une lettre ouverte dans le quotidien De Morgen. Il y explique pourquoi il a démissionné de son poste au bout d’une journée de travail : « Je constatais avec consternation que mon patron, pour mon premier jour de travail, avait laissé tomber une bonne trentaine de fois dans la conversation le mot « nègre ». Une situation à la fois surréaliste et embarrassante, à laquelle j’avais assisté en direct, assis devant le grand écran placé à l’extérieur du studio. Comment pouvait-on être à ce point déconnecté de la réalité ? »

Pourquoi j’ai démissionné du talk-show « De tafel van vier »

Partager :
© DaarDaar ASBL 2021 - Mentions légales - Vie Privée

Gratuit pour les employés de la Commission Paritaire 200 grâce à notre collaboration avec Cefora!

 Vous constatez un manque de cohésion entre collègues néerlandophones et francophones dans votre entreprise? 

Workshop, teambuilding... Inscrivez-vous aux nouvelles formations bilingues de DaarDaar! 

Si vous versez minimum 40€ en un an, vos dons seront déductibles fiscalement à hauteur de 45%.

Vous avez aimé cet article ? Alors soutenez-nous en devenant Amis de DaarDaar ! 

 

Nous voulons rester accessibles à tout le monde. Mais les traductions de qualité, ça a un coût.