Si le soufflé est vite retombé en Belgique après sa victoire à The Voice Kids, il y a déjà neuf ans, Mentissa Aziza connaît, à 23 ans, une ascension fulgurante en France. Nommée aux Victoires de la Musique, la native de Denderleeuw joue désormais dans la cour des grands.
Lorsqu’on parvient à la joindre, on comprend rapidement que la jeune Mentissa travaille dur outre-Quiévrain. « Je suis à Lyon pour la série de représentations des Enfoirés, avec plein d’artistes français célèbres », nous explique-t-elle. « C’est passionnant : je dois travailler toutes sortes de pas de danse. J’espère ne pas me planter ! (rires) » Et ce n’est pas le seul tournant dans la carrière de cette native de Denderleeuw d’origine congolaise, puisqu’elle est également nommée aux Victoires de la musique dans la catégorie révélation féminine.
Mentissa a commencé sa carrière dans la musique il y a neuf ans, en Flandre, en remportant The Voice Kids. La chanteuse, qui faisait partie de l’équipe de Natalia, s’était alors distinguée par sa voix soul puissante. Mais elle a mis du temps à percer. « Ça a été assez difficile », confie-t-elle. « J’ai été encensée, puis, très vite, silence radio. Ce qui n’est pas évident à gérer quand on a quatorze ans. On a sorti un premier single, puis il ne s’est plus passé grand-chose. J’aurais bien aimé être mieux accompagnée, car je me suis mise à douter de moi. J’ai eu peur qu’au final, je n’avais pas ma place dans le showbiz. »
Ambitions perdues
Mentissa met alors la musique de côté jusqu’à ses dix-huit ans, lorsque l’envie la titille à nouveau : elle s’inscrit alors à The Voice of Holland. « Ma mère a joué un grand rôle dans cette décision », raconte la chanteuse. « Elle était dépitée de voir que j’avais perdu mes ambitions et mon assurance. Elle m’a donc encouragée à quand même poursuivre mes rêves. “Essaie encore une fois”, telle était sa devise. »
Elle ne remporte pas le télé-crochet néerlandais, mais reçoit un appel des producteurs de la version française de The Voice. Sa participation à l’émission, il y a un an, chamboule totalement sa vie. La chanteuse termine à la troisième place, puis, grâce à l’aide de son coach, Vianney, parvient à signer un contrat avec le label qui produit aussi ce dernier. Son premier single, Et bam, a déjà été écouté 25 millions de fois sur Spotify. Quant à la scène, Mentissa a notamment eu l’occasion de déployer ses talents dans la célèbre salle de Paris-Bercy (Accor Arena), dotée d’une capacité de 20 000 places. « J’ai déménagé à Paris récemment et je m’y suis parfaitement intégrée. La plupart de mes amis sont français et c’est aussi ici que j’ai rencontré mon petit copain. Si on me reconnaît à Paris ? Je ne suis pas Beyoncé ! (rires) Mais ça arrive de temps en temps. »
Bataille avec son poids
Cerise sur le gâteau : le premier album de Mentissa, La vingtaine, est sorti à la fin de l’année dernière. Dans ce disque très personnel, l’artiste dévoile sa vulnérabilité : le titre « Balance », notamment, aborde sa bataille avec son poids. « Mon poids a toujours été un grand problème. C’est allé très loin : j’étais incapable de me regarder à la télévision, par exemple. Je me trouvais trop grosse, j’avais trop de formes, mes cheveux étaient trop ternes… Je n’étais jamais assez bien. Mais j’ai fini par accepter mon apparence. J’espère que cette chanson permettra de remonter le moral d’autres personnes. »
C’est donc plus confiante que jamais que Mentissa démarre sa tournée en France. « J’espère quand même que je réussirai à me faire une place en Belgique : ça reste chez moi. Et si je peux rêver grand : je me vois bien devenir une vraie star mondiale. (rires) »
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