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Un parti écologiste à part entière a-t-il encore lieu d’être ?
20·01·23

Un parti écologiste à part entière a-t-il encore lieu d’être ?

Temps de lecture : 3 minutes

Herman Van Goethem, recteur de l’Université d’Anvers, plaide pour un regroupement des partis du centre de l’échiquier politique. « Électoralement, les partis traditionnels sont trop faibles pour peser au centre. Groen n’a pas non plus le vent en poupe. Au lieu de cinq partis centristes – en incluant la N-VA – il en faudrait trois, maximum quatre. » Il n’empêche que l’idée ne suscite guère l’enthousiasme des verts flamands.

Ce week-end, le recteur Herman Van Goethem, parlera de la démocratie dans l’émission Kennismakers, sur Eén. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Knack, il n’y va pas de main morte. M. Goethem, qui est également historien, estime que la fragmentation du centre est un grand problème et que les libéraux, les socialistes et les chrétiens-démocrates sont enracinés dans le passé. « Or les gens veulent des perspectives d’avenir. En réalité, les formations traditionnelles sont à peu près arrivées au bout de leur programme. C’est pourquoi il est nécessaire de procéder à une fusion des partis. » En ce qui concerne Groen, M. Van Goethem s’interroge : « Un parti écologiste à part entière a-t-il encore lieu d’être ?« .

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Le recteur étaye ses propos : « Je vois les choses du point de vue de ma position centriste, en visant une société basée sur la concertation et le compromis, loin des extrêmes. Nous avons besoin de partis centristes forts qui reposent sur des programmes solides autour, notamment, du vieillissement, du climat, des soins de santé ou de l’éducation. Les trois partis traditionnels ont perdu beaucoup de voix. Ensemble, ils avaient l’habitude de cumuler 95% des suffrages, alors qu’ils ont désormais chuté sous les 50%. Cette tendance a donné lieu à de nombreuses discussions et à de nouvelles stratégies de marketing, tandis que les questions de fond sont reléguées au second plan. Et puis vous avez Groen, un parti qui se focalise sur un thème auquel il en subordonne d’autres. Un parti se doit pourtant d’avoir un programme qui englobe tous les aspects de la politique. Et inversement, l’écologie devrait figurer dans le programme de chaque parti. »

Le succès des partis n’est-il pas plutôt une affaire de personnalités ? Voyez donc Conner Rousseau. « Il faut des personnalités fortes pour gagner les élections », confirme le recteur. « Mais tout miser là-dessus est risqué. Il faut être capable d’associer l’enthousiasme suscité par une figure de proue à un programme solide. Si tout repose sur une seule personne, le succès risque de ne pas s’inscrire dans la durée. Il suffit de voir ce qui s’est passé avec Steve Stevaert et le sp.a. »

Socialistes et démocrates-chrétiens main dans la main ?

Herman Van Goethem met en garde : les partis traditionnels doivent veiller à ne pas tomber sous le seuil électoral de 5 % dans une ou plusieurs provinces. « Ils ont tout intérêt à envisager une collaboration. Sur le plan social, des fusions entre CD&V et Open Vld ou Vooruit sont des pistes intéressantes. »

Socialistes et chrétiens-démocrates, rouges et cathos, main dans la main ? « Pourquoi pas ? Les partis ont perdu leurs fondements idéologiques. On peut aussi penser à une fusion de la N-VA et du CD&V. Ce n’est pas à l’ordre du jour, car la N-VA n’a pas besoin de se renforcer pour l’instant. Mais aura-t-elle toujours les faveurs des suffrages ? »

Selon M. Van Goethem, la N-VA doit impérativement rester au centre. « Avec son score, le parti est incontournable pour un centre fort. L’alternative est qu’il coopère avec le Vlaams Belang. Ce qui, dans l’optique d’un renforcement du centre, n’est évidemment pas souhaitable. »

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Diffuser les idées vertes

Le recteur souligne qu’à part en Allemagne, les partis écologistes des quatre coins de l’Europe traversent une période de vaches maigres. « Leurs résultats sont inversement proportionnels à l’importance de leurs thèmes de prédilection, à savoir le climat, l’environnement et la biodiversité. Les autres partis doivent à présent également mettre le pied à l’étrier, et les circonstances ne leur laisseront de toute façon pas le choix. Rappelez-vous les inondations catastrophiques en Wallonie. Ne serait-il pas temps que les idées vertes se répandent à l’ensemble des partis ? »

Il se trouve que Groen ne l’entend pas de cette oreille. Les coprésidents, Jeremie Vaneeckhout et Nadia Naji, s’expliquent : « L’idéologie verte – l’écologie – est plus pertinente que jamais. Seul un parti vert fort peut accoucher de politiques audacieuses et d’idées progressistes décomplexées. Qu’il s’agisse de climat et de nature, d’agriculture, de mobilité, d’éducation ou de pauvreté et d’égalité des chances. Les écolos sont les seuls à apporter de vraies réponses à ces défis. De nombreux partis ajoutent timidement les questions climatiques à leur programme, sans en faire leur cheval de bataille. Prendre soin de la planète est la principale vocation de notre parti, et il nous est difficile de faire des compromis sur ce point. D’autres formations s’intéressent au sujet par opportunisme. » Bogdan Vanden Berghe, directeur politique de Groen, réagit également : « Cela reviendrait à dissoudre Vooruit parce que les autres partis ont aussi un agenda social. »

Pour M. Van Goethem, il ne s’agit pas simplement de donner un coup lifting à Groen. Il convient de remanier en profondeur le centre de l’échiquier. Avec des programmes clairs.

Et si l’idéal flamand était un cartel entre N-VA et Groen?

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