Dans les années 1970, il trônait dans les hitparades de Flandre avec le titre « Een kudde schapen ». Après de multiples pérégrinations, Ley Memphis, 69 ans, fait aujourd’hui fureur dans la version mexicaine de The Voice. « C’est inimaginable le nombre de réactions que je reçois », nous raconte cet Anversois depuis l’Amérique centrale.
Candidat insolite de La Voz… Mexico, le pendant très populaire du programme télévisé The Voice en Amérique centrale, Ley Memphis a interprété à 69 ans une version passionnée de House of the Rising Sun du groupe anglais Animals. Immédiatement séduits par sa performance, les membres du jury l’ont sélectionné pour le tour suivant de cette émission regardée par des millions de Mexicains.
Pourtant, lui n’est pas Mexicain. Louis Halé est né et a grandi à Anvers. Ley Memphis, de son nom d’artiste inspiré d’Elvis Presley, sa grande idole décédée à Memphis, a connu son heure de gloire musicale chez nous en 1971 avec le titre « Een kudde schapen ». À 22 ans, il trônait à la troisième place du top dix flamand. « C’était une chanson qui critiquait la société », nous explique Louis Halé depuis Mexico. « Je voulais dénoncer la docilité des gens. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a ensuite choisi une voie totalement différente de celle d’un Anversois ordinaire. Gagner sa vie en tant que musicien était difficile. Il vécut un certain temps aux Pays-Bas, puis en Catalogne où il organisait les ventes d’une société active dans le secteur du papier. « Le chiffre d’affaires a progressé de 3000 % », précise-t-il à ce propos. « Après avoir reçu une prime substantielle de mon employeur, j’ai décidé de prendre ma pension à 48 ans et de déménager au Mexique. »
Enseignant sans diplôme
Il acheta un terrain en pleine nature, où il s’installa avec sa femme, son fils et sa fille. Entre autres activités, il donnait des cours de cuisine et de langue, ainsi que des ateliers sur la vente et le marketing. « C’est ainsi que je suis entré à la Chambre du commerce de la ville de Guadalajara. Et qu’est alors survenu l’événement le plus surprenant : on m’a demandé d’enseigner la psychologie d’entreprise et le marketing à l’université. Il faut s’imaginer qu’à Anvers, j’ai quitté l’école à quinze ans. »
Mais la plus grande aventure de sa vie jusqu’à présent, c’est peut-être sa participation à The Voice. La musique est toujours restée sa grande passion. « Il paraît que je suis le plus vieux candidat au monde. C’est inimaginable le nombre de réactions que je reçois. Il y a deux jours, j’avais 309 amis sur Facebook. Aujourd’hui, j’atteins certainement le millier. Le restaurant de mon fils est submergé de réservations. Pratiquement tout le monde me reconnaît sur le marché. »
Pense-t-il encore à la Belgique ? « J’ai toujours des contacts quotidiens avec d’anciens amis, mais pour le reste, je ne sais pas très bien ce qu’il se passe chez vous. J’ai entendu parler de problèmes avec des réfugiés ? Quoi qu’il en soit, je suis heureux d’apprendre que « De Frut » (surnom donné au quotidien anversois Gazet van Antwerpen, ndlr) existe toujours (rires). »