La photo la plus marquante de ce 21 juillet restera sans conteste celle montrant un prince Laurent esseulé pendant le défilé dans une tribune isolée, à une dizaine de mètres du Roi Philipe, de sa famille et des autres invités haut placés.
Le Roi ? Un client comme un autre !
Mais là ne réside pas la seule saveur de cette photo, car les compositions florales qui servent de ligne de démarcation entre Philippe et Laurent ont été préparées par Erna Tindemans, fleuriste et conseillère de CPAS à Beveren pour la NVA. Oui oui, la NVA, le parti anti-monarchie par excellence.
« Nous livrons des fleurs à la maison royale depuis plus de vingt ans », nous explique Erna Tindemans. « Un de nos fournisseurs leur louait des plantes et, un beau jour, ils ont aussi eu besoin de fleurs. »
Depuis lors, Erna Tindemans est la fleuriste attitrée de deux événements royaux, la fête nationale du 21 juillet et celle de la dynastie le 15 novembre. « Il faut croire que notre travail donne entière satisfaction (rires). »
Les fleurs, une histoire de budget
Ne trouve-t-elle pas étrange, en tant que membre de la NVA élue à Beveren il y a quatre ans, de faire des affaires avec la monarchie ? Doit-on s’attendre à une grimace de sa part à l’évocation du souverain belge ? « Pas du tout. Le Roi est un client comme un autre. Nous le soignons comme n’importe qui, sans tenir compte des tendances politiques. En tant qu’indépendant, on ne va quand même pas commencer ce petit jeu ? Ce serait pour devenir fou. Et la situation est déjà assez difficile comme ça. Le budget consacré aux fleurs de la fête nationale a été récemment réduit de moitié. Auparavant, nous en livrions beaucoup plus. »
Ne devrait-elle pas dès lors tirer les oreilles de Jan Jambon, membre de la NVA comme elle et qui, en sa qualité de ministre, a décidé de couper dans les atours royaux ? « Non, je ne vais pas l’ennuyer avec cette histoire. C’est sa décision (rires). »