DaarDaar

Le meilleur de la presse
flamande en français

Pour le Guide Michelin, les femmes comptent pour du beurre
16·03·23

Pour le Guide Michelin, les femmes comptent pour du beurre

Lieven Sioen est journaliste pour le quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Irina sur Unsplash

Willem, Clément, Matthieu, Nicolas, Grégoire, Manon, Maurice, Wout, Grégory, Nicolas, Benjamin, Mathieu, Kevin, Tanguy, Wouter. Parmi les quinze chefs ayant obtenu cette année leur première étoile Michelin figure une seule femme : Manon Schenk, de La table de Manon à Grandhan. L’année dernière, ils étaient seize à décrocher le précieux sésame. Combien de femmes dans ce cru 2022 ? Aucune, figurez-vous. Malgré une récente cure de jouvence, le célèbre guide gastronomique a une guerre de retard sur la question de la parité entre les sexes. Si les femmes restent aux fourneaux dans la plupart des foyers, ce sont bel et bien les hommes qui récoltent les sous et les lauriers de la gloire dans le monde de la gastronomie.

Voilà qui en dit long sur le Guide Michelin. Pourtant, les bonnes adresses où des jeunes femmes proposent des plats aussi étonnants qu’innovants, à cheval sur l’environnement et la durabilité, se multiplient. Pour le plus grand bonheur des bonnes fourchettes. « Le Guide serait bien inspiré de se rendre plus souvent dans des établissements tenus par des femmes », suggère Ingrid Neven, qui dirige depuis vingt ans la cuisine de Pazzo, restaurant renommé situé à Anvers. La cheffe Arabelle Meirlaen, déjà auréolée depuis quelques années, a même écrit à Michelin afin d’organiser une visite.

« Les rôles de genre ont la vie dure : dès que les enfants arrivent, c’est bien souvent la mère qui met sa carrière entre parenthèses. »

Mais surtout, ces chiffres en disent long sur le secteur de la restauration dans son ensemble. Force est de constater qu’au XXIe siècle, la haute gastronomie demeure l’un des derniers bastions presqu’exclusivement masculins. Et ce n’est pas faute d’intérêt féminin à l’égard de la profession. Dans les écoles hôtelières, la moitié des élèves sont des femmes. Mais la conception qu’ont les guides et la clientèle de la haute gastronomie en dissuade apparemment plus d’une sur le chemin de la réussite. Non plus tant à cause de la hiérarchie militaire et des relents machistes – qui auraient en grande partie disparu des cuisines. Ni nécessairement à cause des horaires de travail contraignants – un grand nombre d’établissements de prestige sont fermés trois jours par semaine, voire le week-end.

La réalité est qu’il s’agit d’un métier éreintant physiquement. Dans un tel bastion masculin, le parcours est semé d’embûches parfois insurmontables. Et en règle générale, les rôles de genre ont la vie dure : dès que les enfants arrivent, c’est bien souvent la mère qui met sa carrière entre parenthèses. Peut-être est-ce dû à notre vision étriquée et monomaniaque de la passion, de la perfection et de l’ambition, axée sur la compétition. Alors que la diversité est justement le sel de la vie. En cuisine plus qu’ailleurs.

kuisine: le vrai du faux(-mage)

Partager :
Mots clés :
© DaarDaar ASBL 2021 - Mentions légales - Vie Privée

Gratuit pour les employés de la Commission Paritaire 200 grâce à notre collaboration avec Cefora!

 Vous constatez un manque de cohésion entre collègues néerlandophones et francophones dans votre entreprise? 

Workshop, teambuilding... Inscrivez-vous aux nouvelles formations bilingues de DaarDaar! 

Si vous versez minimum 40€ en un an, vos dons seront déductibles fiscalement à hauteur de 45%.

Vous avez aimé cet article ? Alors soutenez-nous en devenant Amis de DaarDaar ! 

 

Nous voulons rester accessibles à tout le monde. Mais les traductions de qualité, ça a un coût.