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Journée des droits des femmes : les garçons privés de chaises en classe
10·03·23

Journée des droits des femmes : les garçons privés de chaises en classe

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de MChe Lee sur Unsplash

Auteur
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

C’est une drôle de scène qui s’est déroulée mercredi dans l’athénée royal de Hal. À l’occasion de la Journée des droits des femmes, les garçons ont dû suivre la première heure de cours debout, tandis que les filles ont pu s’asseoir. Objectif affiché : susciter le débat sur les inégalités. Le pédagogue Pedro De Bruyckere considère que l’initiative n’est pas dénuée d’intérêt — même si elle n’a pas manqué de faire rouspéter les garçons.

Si Lisa a pu suivre son cours d’histoire sur sa chaise, son voisin de pupitre, Thomas, a dû rester debout, conformément aux instructions inscrites sur le tableau que les élèves ont découvertes en entrant dans la classe. « Il n’a pas fallu longtemps pour qu’un brouhaha s’élève et que les questions se mettent à fuser », s’amuse l’enseignant, Bart Legroux. Surtout de la part des garçons, perplexes devant cette interdiction de s’asseoir. Les filles se sont accommodées de la situation plus facilement.

Traitement de faveur

Pour obtenir le titre d’ambassadeur qu’il ambitionne de décrocher dans le cadre d’un projet européen auquel il participe, l’athénée royal de Hal doit porter haut et fort les valeurs de l’Europe, parmi lesquelles figure l’égalité. La combine a été imaginée par un groupe de travail composé de neuf élèves et quatre enseignant·e·s. « Pour marquer la Journée internationale des droits des femmes, nous avons voulu ouvrir un débat sur les inégalités et les discriminations qui subsistent encore aujourd’hui », explique Bart Legroux. « Mais en inversant les rôles : pour une fois, ce sont les filles qui ont eu droit à un traitement de faveur. L’exercice a quand même provoqué pas mal de remous ! »

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Pratiquer la discrimination pour conscientiser les garçons : le pédagogue Pedro De Bruyckere ne voit pas de problème à combattre le mal par le mal. « L’objectif affiché était que les élèves fassent l’expérience de l’inégalité. Pire encore : qu’ils la subissent personnellement. La leçon peut se révéler instructive, d’autant plus qu’elle n’a duré qu’une heure — si l’école l’avait étalée sur une semaine, ç’aurait été une autre affaire. Et puis, j’imagine que les choses étaient bien cadrées. »

« En effet », abonde Bart Legroux. « Soit dit en passant, il ne nous a pas fallu tant d’imagination. Rappelez-vous : il n’y a pas si longtemps, quand Ursula von der Leyen et Charles Michel se sont rendus chez le président Erdoğan, les autorités turques avaient prévu une chaise pour lui, mais rien pour elle. »

C’est lorsque le groupe de travail a fait le tour des classes pour distribuer des pralines, mais uniquement aux filles, que le débat s’est réellement enflammé. « Pourquoi certaines personnes sont-elles privilégiées par rapport aux autres ? Qu’avons-nous fait de mal pour être traités différemment ? Et si on n’est ni fille ni garçon, mais transgenre ? » La discussion était engagée — mission accomplie. « Ça nous a donné l’occasion d’aborder la question des droits des femmes. Beaucoup d’élèves ne se rendent pas compte du chemin parcouru : ils ignoraient par exemple que les femmes ont dû attendre 1948 pour voter et 1958 pour ouvrir un compte en banque », rapporte l’enseignant.

Rassembler

« J’aurais procédé différemment. D’autres méthodes sont plus délicates et plus efficaces », analyse Annelies D’Espallier, spécialiste du genre auprès du Médiateur flamand. « Je préfère le rassemblement à la division. Mais je comprends bien que les enseignants ont organisé cet exercice de concert avec les élèves. J’ai de l’indulgence pour les jeunes. Je suis sûre que ça partait d’une bonne intention et que les choses ont été faites avec beaucoup d’humour. Et si l’objectif était de susciter des résistances, il est pleinement atteint. »

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