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Éducation sexuelle : les francophones avancent, la Flandre recule
19·09·23

Éducation sexuelle : les francophones avancent, la Flandre recule

Inge Ghijs est rédactrice en chef adjointe du quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Gaelle Marcel sur Unsplash

Auteur⸱e
Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

Le président des Jeunes VLD de Louvain victime d’une agression homophobe ; une enquête visant un acteur accusé de viol à Anvers ; un animateur radio placé en détention pour diffusion d’images pédopornographiques ; le témoignage, dans la série documentaire Godvergeten, de victimes de violences sexuelles commises par des prêtres : tous ces dossiers ont fait la une de l’actualité en l’espace d’une semaine seulement.

En matière de sexualité et de relations affectives, l’information, l’éducation et le dialogue avec les jeunes ne doivent pas être affaiblis, mais renforcés — y compris et surtout à l’école — afin de responsabiliser les enfants et les adolescents, d’aborder les questions de diversité sexuelle et de genre et de discuter des comportements autorisés ou non dans le cadre d’une relation.

La suppression de l’éducation sexuelle des objectifs finaux dans les écoles flamandes envoie un message désastreux. Il est donc très positif que, de son côté, le gouvernement de la Communauté française s’engage dans le mouvement inverse. Les protestations virulentes de certains citoyens en réaction à cette décision sont incompréhensibles, mais surtout effrayantes. Car les arguments avancés par les manifestants relèvent de toute évidence de la désinformation : on revoit poindre les théories du complot qui avaient abondamment fleuri durant la crise du coronavirus.

« Les responsables politiques francophones ne doivent en aucun cas céder aux menaces proférées par ces activistes. »

Les responsables politiques francophones ne doivent en aucun cas céder aux menaces proférées par ces activistes. Il n’est tout simplement pas envisageable que l’école passe sous silence toutes les questions touchant à la sexualité et aux relations affectives. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille ignorer ces protestations et considérer ceux qui les expriment comme des détraqués.

Répondre aux préoccupations d’une partie de la population par la politique de l’autruche n’a jamais rien résolu. Car si ce sont les extrémistes qui descendent dans les rues et font du bruit, il se peut aussi que de nombreux citoyens et parents ne soient pas convaincus de la nécessité et de l’intérêt d’enseigner l’éducation sexuelle à l’école. Et même si la période du coronavirus nous a appris qu’il est souvent vain de s’opposer aux complotistes par l’argumentation, le dialogue reste la seule voie possible.

Les protestations concernent surtout l’enseignement francophone, mais les écoles flamandes doivent également se montrer vigilantes. À présent que ces cours ne sont plus obligatoires en Flandre, il est à craindre que les enseignants mal à l’aise avec les questions de sexualité ne les abandonnent totalement. Espérons que les écoles dont les élèves proviennent de milieux très divers, qu’il s’agisse d’enfants musulmans ou issus de familles ultra-catholiques, ne se crisperont pas face à la réprobation qui s’exprime dans la partie francophone du pays.

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